L'expérimentation de salles de consommation à moindre risque, appelées parfois "salles de shoot", est prévue à Paris et Strasbourg dès le premier trimestre 2016, et une autre interviendra à Bordeaux au cours de l'année, selon un rapport parlementaire rendu public mercredi.
Le principe de l'expérimentation des salles de consommation à moindre risque a été adopté par l'Assemblée nationale et le Sénat en première lecture. Le texte est actuellement en fin de discussion au Parlement. Il prévoit une expérimentation de six ans à compter de la date d'ouverture de la première salle.
"Un démarrage est prévu à Paris (à proximité de l'hôpital Lariboisière) et Strasbourg dès le premier trimestre 2016, et à Bordeaux au cours de l'année 2016", a précisé mercredi le Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques dans son rapport sur la mise en ?uvre des conclusions présentées en novembre 2014 par deux députés sur "l'évaluation de la lutte contre l'usage de substances illicites".
Ces salles, destinées à des toxicomanes très désocialisés pour éviter qu'ils se droguent dans la rue, ne pourront accueillir que des usagers majeurs, qui apporteront leur propre produit pour leur seule consommation sur place, sous supervision d'une équipe de professionnels de santé.
Dans leur rapport de 2014, la députée socialiste Anne-Yvonne Le Dain et le député LR Laurent Marcangeli divergeaient sur le sujet. Mme Le Dain était favorable à ces salles, tandis que M. Mercangeli refusait leur ouverture.
Constatant que la politique de prohibition adoptée par la France depuis 1970 n'a pas empêché la hausse de la consommation de drogues, les deux auteurs, s'étaient par contre accordés "a minima" sur le principe de transformer le délit d'usage de cannabis en une contravention de troisième classe (d'un montant maximal de 450 euros).
Mais l'idée, adoptée au Sénat, a été supprimée par l'Assemblée, qui attend des propositions gouvernementales, note le comité d'évaluation, précisant qu'un groupe de travail mandaté par le Premier ministre examine "une éventuelle réforme".
Mais "il semble difficile de concilier une contravention de troisième classe avec le maintien de certains éléments de l'individualisation de la peine comme le traitement de la récidive ou l?orientation sanitaire des consommateurs dépendants", note le comité qui propose comme "conciliation possible", la "contravention de cinquième classe que la loi pourrait constituer en délit en cas de récidive".
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