La chancelière allemande Angela Merkel a été désignée mercredi personnalité de l'année 2015 par le magazine américain Time, qui a salué sa capacité à "faire face" aux défis qui se sont présentés à l'Europe tout au long de l'année.
Elle devance, dans l'ordre, le chef du groupe jihadiste Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, et le candidat américain à la primaire républicaine Donald Trump.
La directrice de publication de Time, Nancy Gibbs, a évoqué la réaction d'Angela Merkel (61 ans) face à la crise grecque, à celle des migrants et sa réponse face à la menace du groupe Etat islamique (EI), dans un communiqué publié mercredi.
"Vous pouvez être d'accord ou pas avec elle, mais elle ne choisit pas le chemin le plus facile", a estimé Nancy Gibbs, pour laquelle "les leaders sont mis à l'épreuve seulement lorsque les peuples ne veulent pas les suivre".
"Parce qu'elle a demandé davantage à son pays que la plupart des hommes politiques auraient osé, parce qu'elle a tenu bon face à la tyrannie et à l'opportunisme et parce qu'elle a amené un leadership moral ferme dans un monde où il se fait rare, Angela Merkel est la personnalité de l'année de Time.
"Je suis sûr que la chancelière y verra un encouragement à poursuivre son travail politique pour le bien de l'Allemagne et de l'Europe", a déclaré à l'AFP le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert.
Parfois critiquée par le passé pour sa capacité à louvoyer sur les sujets sensibles, Angela Merkel a résolument pratiqué un discours d'ouverture aux réfugiés depuis l'accélération de la crise des migrants durant l'été.
Elle a dit avoir agi au nom des valeurs "morales" de l'Union européenne.
- "Indispensable Européenne" -
Cette position a contribué à sa chute de 26 points au baromètre politique Deutschland Trend entre avril et novembre, avant un rebond en décembre.
Depuis le début de l'année, l'Allemagne a accueilli près d'un million de migrants.
Auparavant, elle avait aidé à maintenir la cohésion au sein de la zone euro au plus fort de la crise grecque et organisé une réponse européenne au conflit ukrainien.
Plus récemment, elle a pris la décision de renforcer l'aide de l'Allemagne à la coalition internationale anti-Etat islamique en engageant des avions de reconnaissance en Syrie.
Ces prises de position très affirmées en 2015 tranchent avec la discrétion qu'avait affiché Angela Merkel après sa prise de fonction, en novembre 2005.
Cette docteur en physique originaire d'ex-RDA, a été qualifiée d'"indispensable Européenne" en novembre par l'influent hebdomadaire britannique The Economist, qui l'avait mise en Une.
Après Baghadi et Trump, arrivent en quatrième position le mouvement américain pour les droits des Noirs Black Lives Matter et à la cinquième place le président iranien Hassan Rohani.
Interrogée sur la chaîne NBC, Nancy Gibbs a assuré que Time n'avait pas écarté d'office Abou Bakr al-Baghdadi du fait de l'impact qu'aurait eu sa désignation.
"Rien n'est impossible. Nous avons désigné de grands méchants par le passé", a expliqué la directrice de publication, rappelant qu'Adolf Hitler avait été nommé personnalité de l'année, en 1938.
"2015 a été une année au cours de laquelle (Baghdadi) a perdu du terrain", a-t-elle expliqué.
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