Le président de la conférence de l'ONU sur le climat, Laurent Fabius, doit présenter mercredi un nouveau projet de texte, étape potentiellement importante vers un accord universel contre le réchauffement climatique, à moins de trois jours de la clôture de la COP21.
Le chef de la diplomatie française doit présenter cette nouvelle version du texte à 13h00 heure locale (12h00 GMT).
Mardi soir, au terme d'une nouvelle journée de négociations intenses et difficiles, les ministres de 195 pays ont relevé en séance plénière tous les points de désaccord majeurs restant à trancher, tout en soulignant des progrès et l'atmosphère de "coopération" des travaux.
"Nous devons maintenant passer à la préparation négociée de ce qui pourra être, le moment venu, le texte final", leur a déclaré M. Fabius.
"Je compte vous présenter une version nettoyée du texte demain (mercredi) à 13h00" locales, a-t-il poursuivi, précisant: "Il s'agira d'une étape j'espère importante, mais pas encore du résultat final des négociations".
"Il reste un travail considérable", a-t-il dit à la presse à l'issue de la plénière réunie au Bourget, en région parisienne.
Ce document, sur la base du projet de 48 pages élaboré la semaine dernière par les négociateurs, intégrera les recommandations émises jusqu'à mardi minuit par les facilitateurs des divers groupes de travail.
Il "permettra d'avoir une vision d'ensemble des équilibres à trouver", avec moins d'options entre parenthèses, a indiqué M. Fabius.
Parmi les ONG, le Fonds mondial pour la Nature (WWF) a exprimé son inquiétude devant ce rythme à marche forcée, craignant que "des sujets fondamentaux disparaissent".
La conférence est censée accoucher d'un pacte universel contre un réchauffement aux impacts déjà notables: sécheresses, fonte de glaciers, élévation du niveau des mers, etc.
Sur la table des négociations, les dossiers épineux sont empilés, et bien connus.
- Des lignes de fracture entières -
La question de la répartition des efforts entre pays du Nord et du Sud, en fait partie. "Et il est très clair que les lignes de fracture restent entières" sur ce sujet, a dit mardi soir aux délégués le ministre de Singapour et médiateur Vivian Balakrishnan.
"A ce stade, les parties ne sont pas encore prêtes à abattre leurs dernières cartes", a-t-il dit.
La question des financements climatiques vers les pays du Sud aussi divise, UE et Etats-Unis réclamant que d'autres pays que les seuls pays industrialisés participent. Mais ceux-ci doivent assumer leurs promesses passées, répondent les pays en développement.
Le ministre indien de l'Environnement, Prakash Javadekar, s'est dit "déçu" mardi des engagements des pays développés, et a exigé avec ses homologues chinois, brésilien et sud-africain "une hausse substantielle" de l'aide financière promise.
Autre point dur, la révision régulière des mesures pour limiter les gaz à effet de serre, à ce stade insuffisantes pour contenir le réchauffement sous le seuil de +2° par rapport à la Révolution industrielle. La date de la première révision fait débat.
Le forum des plus vulnérables au réchauffement (43 pays) a réaffirmé son objectif de +1,5°C maximum.
Figure de proue des pays pétroliers, l'Arabie saoudite renâcle sur la plupart des points.
A ce stade des engagements nationaux, le monde file vers +3°, au-delà du supportable pour de nombreuses espèces et écosystèmes.
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