Les tractations s'intensifient à gauche comme à droite, entre demande de retrait, fusion et règlements de comptes, avant la clôture mardi soir du dépôt des listes pour le second tour des régionales, avec un FN conquérant au centre de toutes les discussions.
Manuel Valls a lancé dès lundi soir un appel à voter pour les candidats de droite dans les trois régions où la victoire du FN se dessine, en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Paca et dans le Grand Est. "Moi, j'assume mes responsabilités, c'est la grande différence avec Nicolas Sarkozy", a ajouté le Premier ministre.
"Rien ne justifie de voter pour le Front national", un parti "xénophobe", a-t-il martelé mardi en arrivant à la réunion du groupe PS à l'Assemblée.
Chez Les Républicains, le "ni-ni" prôné par l'ancien président de la République et sa stratégie pour contrer le FN font l'objet de critiques, plus ou moins ouvertes, au sein même du parti. Et les débats s'annoncent rudes au lendemain de l'élection.
Ambiance sur le terrain, où Valérie Pécresse, tête de liste LR en Ile-de-France a exclu que Nicolas Sarkozy participe à ses réunions de campagne en formulant son propre "ni-ni": "ni lui", ni "aucun ténor national". Même rejet chez Xavier Bertrand, qui veut rassembler les voix de gauche pour l'emporter face à Marine Le Pen dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Mardi à 18H00 dernier délai, les listes pour le second tour devront être déposées en préfecture.
Au PS, c'est la cacophonie dans le Grand Est, où Jean-Pierre Masseret rejette les consignes de retrait de la direction du parti et a déjà déposé sa liste. S'il se maintient, le PS lui retirera son étiquette. Mais la pression pour le retrait des grands élus PS de la région est de plus en plus forte. Et à Paris, Manuel Valls l'a exhorté lundi à "être digne" et à se retirer.
Grogne également en Paca, où l'idée que la gauche ne dispose d'aucun élu au Conseil régional pour la prochaine mandature dans l'un de ses bastions historiques passe mal. Des élus de gauche refusent la décision de la direction du PS de retirer la liste PS-PRG de Christophe Castaner et appellent à son maintien.
Discussions constructives en revanche en Ile-de-France, où Claude Bartolone (PS), Emmanuelle Cosse (EELV) et Pierre Laurent (FG) ont annoncé la fusion de leurs listes. Un accord sur "une base politique et programmatique", dont le candidat PS sera la tête de liste régionale. Avec "un total de 40% au premier tour", ils espèrent l'emporter sur la liste de Valérie Pécresse (LR), arrivée en tête avec 30,51%.
- Campagne à grande vitesse -
Ailleurs, les discussions restent ouvertes pour tenter de former des coalitions avec les listes qui ont obtenu au moins 5% des voix au premier tour, le seuil qui les autorise à fusionner.
A gauche, il s'agit de rassembler le Front de gauche et EELV autour du PS. La droite, elle, partie unie au premier tour, dispose de moins de réserves de voix.
Imbroglio également en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, où Dominique Reynié (LR-UDI-MoDem-CPNT), arrivé troisième dimanche, loin derrière le FN et la liste PS-PRG, a également décidé de se maintenir. "C'est parti, c'est imprimé, c'est déposé", a-t-il claironné. Face à lui, Carole Delga (PS-PRG) joue le rassemblement avec EELV et le Front de gauche, pour affronter le FN Louis Aliot, arrivé bon premier.
Rassemblement également en Rhône-Alpes-Auvergne, où la tête de liste PS Jean-Jack Queyranne a rallié les listes PCF mais aussi EELV-PG.
La droite comme la gauche n'ont plus que quelques jours pour mobiliser une partie de leur propre électorat qui a boudé les urnes dimanche, avec 50% d'abstention au niveau national.
Le FN, dont les électeurs étaient très mobilisés dès le premier tour, aborde au contraire le second en confiance, fort de ses 40% de voix en Paca et dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Marine Le Pen a déjà déposée sa liste de second tour et les tête de listes, Florian Philippot, Sophie Montel, doivent enchaîner les réunions publiques.
La campagne électorale a redémarré dans l'urgence et les meetings ont repris. Dans la soirée, M. Sarkozy sera à Rochefort (Charente-Maritime).
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