Après la percée historique du Front national dimanche au premier tour des élections régionales, les éditorialistes demandent au Parti socialiste et aux Républicains d'entamer une "profonde remise en cause" pour mieux "se reconstruire".
"Il ne fait pas de doute que la responsabilité des partis qui gouvernent la France depuis des lustres est lourdement engagée. Sauvez les meubles ne suffira pas", prévient le Monde dans éditorial, avant de lancer : "c'est une reconstruction en profondeur qui s'impose".
Car, explique Dominique Seux des Echos: "ce n'est pas aux Français de se réveiller. C'est à ceux qui les dirigent".
Le parti de Marine Le Pen a capté 27,7% des suffrages et s'est revendiqué "premier parti de France", devançant la droite alliée au centre (26,6%) et le Parti socialiste (23,1%), à l'issue du premier tour dimanche, selon les résultats quasi définitifs du ministère de l'Intérieur.
"Remise en cause", "renouvellement", "révolution", "bouleversement", "sursaut", "reconstruction": les mots ne manquent pas, chez les éditorialistes, pour appeler les partis traditionnels au changement, en vue de faire front au Front National.
- "Il y va de leur survie" -
"Il est extrêmement urgent de passer à des prises de position +pour+. Nous avons besoin de projets sérieux, durables, solidaires", assène, Guillaume Goubert dans La Croix. "Quels que soient les résultats du second tour, les partis traditionnels sont condamnés à se renouveler. Il y va de leur survie", clame Patrice Chabanet, du Journal de la Haute Marne.
"Les partis devront faire leur révolution" assure, dans Ouest France, Michel Urvoy pour qui "les alliances" ne sont que "des sparadraps".
Avis partagé par Raymond Couraud, dans l'Alsace. "Le changement () passera inévitablement par des bouleversements profonds, qui toucheront aussi bien les structures que les dirigeants et, surtout, les programmes des partis", affirme-t-il.
C'est effectivement, "sur le double terrain des idées et des actes" que le FN peut être battu, estime Bernard Stéphan de La Montagne mais "sans doute pas avec des arrangements d'entre-deux-tours". "Des man?uvres d?appareils de l?entre-deux tours ()" qui "paraissent indéfiniment inutiles", pour Jean-Louis Hervois, de la Charente Libre.
"A trop s?en tenir à la réprobation morale, les partis de gouvernement, plombés par leurs échecs sociaux et économiques, ont perdu l?appui des classes populaires. Le seul drapeau qui puisse rallier les classes populaires, c'est celui de la République sociale. Une République qui fixe des règles et qui les fait respecter", conclut Laurent Joffrin, dans Libération.
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