Le PS pense avoir évité le pire au premier tour des élections régionales et nourrit l'espoir de conserver plusieurs régions, malgré les "sacrifices" dans le Nord et en Paca et l'imbroglio Masseret dans l'Est.
Un discret sentiment de soulagement prévalait rue de Solférino dans la nuit de dimanche à lundi, comme chez ce responsable socialiste qui, avec d'autres, estimait que les victoires potentielles du PS ne se limitaient pas à la Bretagne et l'Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.
Pour lui, les socialistes peuvent gagner la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, voire l'Ile-de-France. Un bon report des voix à gauche sera à cet effet crucial.
"Le total gauche laisse espérer de nombreuses victoires. La gauche, quand elle est unie, est la première force du pays", lançait dimanche soir le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
Du côté de Matignon, on gardait espoir également pour le Centre-Val de Loire et la Normandie. Manuel Valls, resté silencieux dimanche, est l'invité du JT de TF1 lundi soir. François Hollande, qui scrute la situation de près dans l'optique de la présidentielle de 2017 n'a pas non plus réagi.
"Le PS a un verre à moitié vide ou à moitié plein. On a eu une bonne résistance territoriale mais là où il y avait une dimension nationale face à l'extrême droite avec des personnalités telles que Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen ou Florian Philippot, il n'a pas résisté. Il y a une dynamique électorale pour l'extrême droite extrêmement puissante", commentait le député PS et membre de la direction, Malek Boutih.
Appel donc à l'union de l'électorat de gauche et d'autre part, retrait des listes PS en Nord/Pas-de-Calais/Picardie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, une décision lourde de conséquences puisque la gauche sera absente dans ces deux conseils régionaux pendant six ans.
- 'Au maximum de ce qu'on pouvait faire' -
Jean-Christophe Cambadélis a confirmé lundi que le Bureau national, l'instance dirigeante du parti, avait décidé également d'un tel retrait dans la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (Grand Est). Mais la tête de liste PS, Jean-Pierre Masseret, ne veut rien entendre et compte bien se maintenir, au risque de permettre une victoire du bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot.
"On va discuter, on va le convaincre. C?est vrai que c?est difficile, c'est vrai que c?est dur de se retirer, mais je crois qu?à la fin, la raison l?entendra parce que le PS ne peut pas être mêlé de près ou de loin à l?élection d?un responsable du FN à la tête d?une région", a dit lundi le premier secrétaire du PS devant la presse.
Jean-Pierre Masseret ne disposera pas de "l'étiquette socialiste" s'il se maintient, a averti Corinne Narassiguin, porte-parole.
Le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, a appelé aussi au retrait de la liste PS au second tour dans le Grand Est. "On ne peut pas se permettre d'être un parti qui n'a pas tout fait pour empêcher le FN", résume Mme Narassiguin.
Un retrait est "une décision d'une grande brutalité politique et il faudra très tôt après les élections régionales s'interroger comment on en est arrivés là et en tirer les leçons. La gauche a un avenir dans ce pays si elle sait se rassembler en amont des rendez-vous électoraux sur des projets, un programme, des causes communes", a souligné Christian Paul, député et porte-voix des frondeurs PS.
Avec le retrait, "on a été au maximum de ce qu'on pouvait faire", analyse un responsable du PS, en relevant les inconnues qui perdurent pour le deuxième tour.
"On n'est pas dans un paysage politique stabilisé. Qui vous dit que l'électorat de droite ne va pas filer vers le Front national?", ajoute ce responsable.
"Il est difficile de savoir quelle sera la qualité du report à gauche et s'il y a une augmentation de la participation au deuxième tour, à qui elle profitera", remarque Malek Boutih.
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