Pour le second tour des régionales, Les Républicains sont presque tous tombés d'accord sur la stratégie du "ni fusion ni retrait" de listes prônée par leur président Nicolas Sarkozy, qui fait toutefois l'objet de très vives attaques à l'intérieur du parti.
Réunis lundi matin en bureau politique (BP), les ténors du parti ont refusé que leurs listes fusionnent ou se retirent au profit de la gauche pour faire barrage au Front national.
"Le Bureau politique exclut tout retrait, toute fusion, toute alliance, tout accord qui donneraient aux Français le sentiment qu?on veut leur confisquer l?élection par des arrangements tactiques conclus dans leur dos", indique un communiqué du parti.
Deux caciques se sont toutefois inscrits en faux contre cette stratégie: Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro deux LR, et Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre.
NKM et M. Raffarin auraient voulu que Dominique Reynié, chef de file de la droite et du centre en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées et le seul de son camp à être arrivé en troisième position, se retire.
Dimanche soir, l'UDI et le MoDem, alliés aux Républicains, s'étaient prononcés pour le retrait des listes (de gauche ou de droite) arrivées en troisième position dans les régions où le FN pourrait gagner. Mais cette position de principe ne concerne que le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, où de toute façon l'UDI nationale s'était désolidarisée de M. Reynié avant le premier tour.
Hormis NKM et M. Raffarin, tous les autres membres du BP -le "gouvernement" du parti- l'ont dit: pas question de changer de pied au lendemain du premier tour, même si la droite alliée au centre n'est arrivée en tête que dans quatre régions (contre six pour le FN).
"On ne change pas de stratégie au milieu du gué", a affirmé François Fillon. "La fusion ou le retrait n'est pas à la mesure de la gravité de la situation politique. C'est lutter contre la mer qui monte avec des sacs de sables."
- 'Trop sophistiqué' -
Idem pour Alain Juppé, qui a fait valoir que le retrait de M. Reynié "profiterait au FN" et que le total gauche était "très élevé".
Dès dimanche soir, Bruno Le Maire avait réaffirmé sa position: ni fusion ni retrait. "Nous ne pourrons gagner que dans la clarté. Nous ne pouvons pas combattre les socialistes au niveau national et nous allier avec eux au niveau local."
Cette quasi-unanimité est cependant loin de signifier que les responsables du parti font bloc derrière M. Sarkozy. Eric Woerth, chargé du projet du parti, et surtout Hervé Mariton, se sont livrés à une attaque en règle contre l'ex-chef de l'Etat.
"C'est l'échec de Nicolas Sarkozy, car Nicolas Sarkozy, d'évidence, n'est pas crédible comme représentant d'alternance après avoir lui-même, les Français le lui avaient signifié, échoué avant 2012", a réagi M. Mariton.
Selon M. Woerth, "Les Républicains ne sont pas prêts () notre projet n'est pas construit, il est en cours, la primaire n'a pas eu lieu, nous n'avons pas de leader officiel, légitime, qui porte les couleurs officielles de l'ensemble du parti".
"J'ai peut-être été trop sophistiqué", a rétropédalé plus tard le député de l'Oise pour nuancer ses propos. Au contraire, ils étaient "très clairs", a confié à l'AFP le député Bernard Debré, avant d'enfoncer le clou: "Beaucoup disent, +maintenant, ça va!+, il a voulu jouer le super chef".
L'après second tour, c'est aussi le moment qu'attendent MM. Juppé et Fillon, candidats à la primaire pour 2017 tout comme M. Mariton, pour exprimer leurs réserves sur la ligne politique de Sarkozy.
"Au lendemain de l'élection, après le deuxième tour, il va falloir que nous ouvrions un débat sur la situation actuelle qui fait que -soyons lucides- nous ne sommes pas audibles", a affirmé le maire de Bordeaux, rejoint par M. Fillon, partisan de "reporter après le second tour les examens de conscience".
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