Le Front national sort grand vainqueur du premier tour des régionales avec un score historique compris entre 27,2 et 30,8%, selon les instituts, Marine Le Pen étant en mesure de l'emporter au nord, sa nièce Marion Maréchal-Le Pen au sud, voire son bras droit Florian Philippot à l'est.
Après une campagne plombée par les sanglants attentats jihadistes du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, sur fond d'afflux continu de migrants dans l'Union européenne depuis le printemps, le parti d'extrême droite devrait dépasser le taux de 25,2% obtenu lors des élections départementales de mars et de 24,9% aux européennes de mai 2014, s'inscrivant dans la courbe ascendante de ces dernières années.
Le FN paraissait aussi pouvoir approcher, voire égaler son meilleur total de voix de l'histoire, obtenu lors de la présidentielle 2012, avec une participation pourtant incomparablement moindre ce dimanche.
Le parti devrait dépasser les 40% dans deux régions, un score assez rare pour un premier tour de régionales. En Nord-Pas de Calais-Picardie, Marine Le Pen obtient 40,3% à 41% selon les instituts, 16 à 17 points devant Xavier Bertrand (Les Républicains, LR), et 22 environ devant Pierre de Saintignon (PS)
En Provence Alpes Cote d'Azur (Paca), Marion Maréchal-Le Pen, avec environ 41% des votes, devance Christian Estrosi (LR) de 15 à 17 points, le PS Christophe Castaner de 24 à 26 points.
En Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, Florian Philippot obtient 35 à 36% selon les instituts, dix points devant son adversaire LR/UDI/Modem Philippe Richert et 18 à 19 points devant le socialiste Jean-Pierre Masseret, qui a annoncé qu'il entendait se maintenir au second tour. Le PS a annoncé que les décisions seraient prises au niveau national et non local.
Au total, selon les sondeurs, le FN est en tête et dépasse 30% dans au moins six régions sur 13, notamment en Bourgogne-Franche-Comté et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, mais aussi en région Centre.
Dans les régions où il est traditionnellement moins fort (Bretagne, Île-de-France, Pays de la Loire), le parti apparaît légèrement en retrait par rapport aux sondages d'avant scrutin.
-- "Un résultat magnifique" --
"Le mouvement national est désormais sans conteste le premier parti de France" s'est félicitée Marine Le Pen. Elle s'exprimait depuis la ville frontiste d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) dont elle a fait son fief, dénonçant par avance les "campagnes de calomnies et d'intimidations qui ne manqueront pas de s'intensifier" d'ici au second tour.
Avec ce "résultat magnifique", qui marque une "claire volonté d'alternance", le FN est selon elle le "seul front véritablement républicain" car "il est le seul à défendre la nation et sa souveraineté, mais aussi à pouvoir reconquérir les territoires perdus de la République" et "à défendre une République authentiquement française."
Dans un discours visant autant le second tour des régionales dimanche prochain que le premier de la présidentielle au printemps 2017, Marine Le Pen a promis une "restauration de l'Etat" et demandé aux électeurs de "tourner le dos à cette classe politique qui les trompe".
Au lendemain des départementales, Marine Le Pen évoquait "quatre à cinq régions gagnables" pour le FN, une estimation initialement très haute mais qui a semblé de plus en plus réaliste au fur et à mesure de la campagne, notamment depuis les attentats.
Le FN semble avoir bénéficié d'une participation en hausse sensible dans les régions qu'il visait. A 17 heures, elle était par exemple de 10 points supérieure à 2010 dans la région visée par Marine Le Pen.
L'écart est quoiqu'il arrive saisissant avec les dernières élections de ce type, en 2010: le FN avait obtenu 11,4% des voix.
A part peut-être en Corse, il devrait retrouver des élus dans toutes les régions de métropole, alors qu'il était absent ces cinq dernières années des assemblées régionales de Bretagne, d'Aquitaine, des Pays-de-la-Loire, de Poitou-Charentes, du Limousin, de Corse, de Basse-Normandie, d'Auvergne, de Midi-Pyrénées et d'Île-de-France.
Remporter une région serait une première pour le parti fondé en 1972.
Le FN a, comme les autres partis, les yeux rivés sur le second tour, duquel il augurait ces derniers temps "magouilles" et "tambouilles" politiciennes, c'est-à-dire fusion de listes entre socialistes et "Républicains" ou désistement de l'un en faveur de l'autre.
Il se réunira lundi après-midi pour un bureau politique dont l'issue ne fait guère de doute: maintien, seul, dans toutes les régions, pour obtenir un maximum d'élus.
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