À la caserne de gendarmerie Le Flem installée dans le quartier de la Grâce de Dieu à Caen depuis 1970, l’agitation est palpable. "Entre le G8 et le déménagement, on a de quoi s’occuper", plaisante le gendarme adjoint volontaire qui tient l’accueil. Depuis le vendredi 6 mai, la nouvelle caserne fraîchement sortie de terre sur un site de 48 000 m2 appartenant à l’État, derrière la Polyclinique du Parc, est gardée par des militaires. "Les premières familles s’y sont installées lundi 9 mai et le déménagement s’étalera jusqu’à la fin du mois de juillet", annonce le colonel en charge de l’implantation de cette nouvelle structure, qui devrait récupérer le nom de la caserne Le Flem.
Un petit village
À terme, 169 familles y habiteront avec une soixantaine de gendarmes adjoints volontaires. À la rentrée de septembre, elle constituera un véritable petit village d’environ 500 âmes, réparties dans quelques villas et surtout dans les cinq immeubles flambant neufs. Les appartements vont du T2 (55 m2) au T6 (130 m2). "La répartition des familles dans ces logements se fait en fonction du nombre d’enfants par couple, de leur âge et de leur sexe", explique cette même source.
Dans le quartier, les commerçants sont ravis de voir débarquer autant de nouveaux riverains. "Nous avons tenté d’anticiper ce flux en embauchant du personnel", assure Marion Hecquard de la pharmacie du Parc. Avant de poursuivre : "On ne sait pas trop à quoi s’attendre, mais la fréquentation augmentera forcément". De son côté le boulanger du quartier vient d’investir dans un nouveau four, pendant que la direction du supermarché a repensé ses rayons.
Un projet vieux de 23 ans
L’avènement de cette caserne met fin à un projet né en 1988, lorsque l’administration française s’est penchée sur la possibilité de regrouper les casernes Martin (centre-ville) et Le Flem (Grâce-de-Dieu), en une seule et même structure. "Cette fusion lui permet de devenir la plus grande caserne de gendarmerie de la région", précise l’état-major. De l’avis de nombreux colonels, la nouvelle caserne sera bien plus fonctionnelle. "Dans celle de la Grâce de Dieu, l’état-major était étiré sur trois étages plus quelques appartements, alors que dans la nouvelle caserne, nous serons tous au même niveau", indique l’un d’entre eux. La communication n’en sera que plus efficace, d’autant que des salles de réunion y ont été aménagées, alors qu’il en manquait dans les deux autres casernes. Aussi, nombreux seront les gendarmes du département à profiter de nouvelles installations, comme le stand de tir souterrain d’une longueur de 25 mètres, unique dans le département.
Le site se distingue aussi par le label Haute Qualité Environnementale qui lui revient. L’énergie solaire produira ainsi la majorité de l’alimentation en eau chaude, alors que des plantes grasses seront installées sur certains toits pour une meilleure isolation. "Il était important de choisir un site vierge, pour pouvoir y aménager un espace bien pensé", argue le colonel proche du dossier. "Il n’aurait pas été possible de nous implanter sur le site du 18e RT de Bretteville-sur-Odon, car les logements individuels qui servaient aux militaires ne correspondent pas aux besoins d’une famille". Alors que le coût total de l’opération devait porter sur 68 millions d’euros, il approcherait plutôt les 132 millions d’euros. L’État ne deviendra propriétaire de la caserne qu’en 2041.
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