Le premier tour des régionales s'est ouvert dimanche sous haute surveillance, avec des mesures de sécurité renforcées dans nombre de bureaux de vote, trois semaines après les attentats meurtriers du 13 novembre.
L'état d'urgence en vigueur sur tout le territoire se fait sentir, notamment dans la capitale, où des vigiles chargés de la sécurité procèdent à la fouille des sacs. Des policiers armés et des militaires patrouillent également dans les rues de Paris.
En début de matinée, la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a montré l'exemple en tweetant une photo d'elle en train de glisser son bulletin dans l'urne, avec ce seul commentaire: "A voté".
A 09H25, François Hollande, qui avait appelé mercredi les Français à participer au scrutin, a voté dans son fief corrézien de Tulle. Le président n'a fait aucune déclaration, se contentant de serrer quelques mains sous l??il des caméras de télévision. Le Premier ministre Manuel Valls a voté peu après 11H00 dans son ancienne mairie d'Evry (Essonne).
Pour ce dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2017, 44,6 millions d'électeurs sont appelés à élire 1.757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique) parmi 21.456 candidats répartis sur 171 listes.
Le Front national, qui avait échoué à s'imposer à la tête d'un département en mars, est pour la première fois en mesure de l'emporter dans une à trois régions.
C'est le cas du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où la présidente et tête de liste du FN dans la région Marine Le Pen a voté sous les flashes des photographes à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), et en Paca, où sa nièce Marion Maréchal-le Pen, qui porte les couleurs du mouvement, a voté en milieu de matinée à la mairie de Carpentras (Vaucluse).
- L'abstention s'annonce forte -
La montée de l'extrême droite dans les sondages après les attentats a contribué à dramatiser le scrutin et provoqué de nombreux appels à la mobilisation anti-FN. Le regain de popularité de François Hollande et du Premier ministre Manuel Valls au lendemain du 13 novembre n'a paradoxalement pas pesé sur le rapport de force droite-gauche-FN.
"Ces événements n'ont pas changé la manière dont j'ai voté", a ainsi confié à l'AFP Christine Pagliali, une quinquagénaire marseillaise.
L'incertitude demeure sur l'ordre d'arrivée des trois grandes forces au niveau national: la droite et le FN, crédités de 27% à 30% d'intentions de vote, sont au coude à coude, devant le PS distancé à 22/23%.
En outre, l'abstention s'annonce forte, autour de 50%, comme c'est devenu la règle pour ce type d'élections intermédiaires. A La Réunion, où, décalage horaire oblige, les bureaux de vote ont ouvert trois heures avant ceux de métropole, la participation s'élevait à 17,85% à midi heure locale (contre 16,20% en 2010).
Pour mémoire, le taux d'abstention au 1er tour des régionales de 2010 s'était élevé à 53,6%.
La question du retrait ou du maintien des listes arrivées en 3e position à l'issue du 1er tour dans les régions où le FN peut l'emporter en triangulaires dominera les débats dimanche soir.
A 21H00, le PS doit réunir un bureau national extraordinaire après avoir consulté ses partenaires et têtes de listes, puis faire connaître sa position. La droite entend pour sa part se maintenir quoi qu'il arrive.
Pour le Parti socialiste, il s'agira notamment d'évaluer le poids du "bloc de gauche" - l'addition des voix PS, PRG, EELV, Front de gauche - et sa capacité à l'emporter au second tour face à la droite et ses alliés centristes d'une part, le FN de l'autre.
Des décisions difficiles à prendre, le retrait d'une liste signifiant pour un parti de n'avoir aucun élu au conseil régional pendant près de six ans.
Seules les listes ayant obtenu 10% des suffrages exprimés dimanche pourront se maintenir au second tour. Avec 5% des voix, elles pourront fusionner avec celles en ayant obtenu 10%. Les candidatures de second tour devront être déposées avant mardi 18H00 en préfecture.
Le vote se déroule pour la première fois dans le cadre des 13 grandes régions métropolitaines nées de la réforme territoriale et dans quatre régions et territoires d'outre-mer (Guadeloupe, La Réunion, Guyane, Martinique).
Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 18H00 dans la plupart des villes, voire 20H00 dans les grandes villes.
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