L'armée russe a accusé samedi les Etats-Unis de "couvrir" le trafic de pétrole vers la Turquie depuis les zones contrôlées par l'organisation Etat islamique en Syrie, après que Washington eut jugé "insignifiantes" les quantités concernées.
"Quand des responsables américains déclarent ne pas voir comment le pétrole des terroristes est transporté en Turquie en contrebande, ce n'est même pas de la sournoiserie, cela sent la volonté de couvrir ces actes", a écrit le ministère de la Défense sur sa page Facebook.
"Ces derniers temps, les déclarations du Pentagone et du département d'Etat s'apparentent à un théâtre de l'absurde", a-t-il ajouté, conseillant à Washington de "consulter les vidéos prises par ses drones qui sont d'ailleurs ces derniers temps trois fois plus nombreux qu'avant à la frontière turco-syrienne et au-dessus des zones pétrolières".
Depuis la destruction d'un bombardier russe le 24 novembre par l'aviation turque à la frontière syrienne, la Russie accuse la Turquie de tirer profit de la contrebande d'or noir en provenance des jihadistes. Photos satellites et vidéos à l'appui, l'armée russe a présenté mercredi ce qu'elle considère comme des preuves de ce trafic et mis en cause personnellement le président Recep Tayyip Erdogan et sa famille.
Certes de petites quantités de pétrole passent la frontière turco-syrienne dans des camions-citernes, ont reconnu des responsables américains vendredi, mais pas dans des proportions qui peuvent intéresser aux plus hauts niveaux de l'Etat.
"La quantité de pétrole introduite en contrebande est extrêmement faible, a décru avec le temps et est insignifiante en terme de volume, à la fois en volume de pétrole et en volume de revenus", a indiqué vendredi Amos Hochstein, coordinateur sur les questions d'énergie à l'international au sein du département d'Etat américain.
Des responsables américains ont expliqué que la campagne de bombardements aériens a considérablement endommagé les infrastructures pétrolières des jihadistes qui contrôlent de larges pans de territoires en Syrie et en Irak.
Le pétrole extrait par l'EI, ajoutent-ils, est de toutes façons largement utilisé en Syrie.
La contrebande pétrolière représente l'une des principales sources de financement de l'organisation ultra-radicale, qui en tire, selon des estimations, 1,5 million de dollars de revenus par jour.
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