A la veille du premier tour des élections régionales, nombre de quotidiens s'inquiètent samedi du score du Front national (FN), toujours donné en tête des intentions de vote par les derniers sondages, et recommandent plus ou moins ouvertement aux électeurs d'y faire barrage.
Dans un éditorial au vitriol signé -fait rare- de son directeur Jérôme Fenoglio, Le Monde recommande de "prendre le parti d'extrême droite au sérieux" car il "constitue une grave menace pour le pays". "Son idéologie, ses propositions sont contraires aux valeurs républicaines, à l'intérêt national et à l'image de la France dans le monde", assure-t-il.
"Depuis quand la désertion est-elle une solution?", demande Laurent Joffrin dans Libération qui s'inquiète d'une "abstention excessive (qui) risque de fausser le scrutin" en laissant "un parti nationaliste qui joue sur la peur et le rejet de l?autre () remporter un succès spectaculaire".
Pour La Charente Libre, Dominique Garraud souligne aussi que "les tirs de barrage venant de droite comme de gauche contre les +impostures+ et les +supercheries+ du FN visent à convaincre des bataillons d?abstentionnistes" de ne pas renvoyer "au reste du monde une image (de la France) de repli sécuritaire et xénophobe".
Dans Ouest France, François Régis Hutin, recommande, en termes très mesurés, aux électeurs de ne pas se livrer à "un vote exprimant la mauvaise humeur".
- 'Génération Bataclan' -
Paul Henri du Limbert (Le Figaro) estime que pour la droite, face à la montée du FN, "qui veut sa mort", "le choix est clair. Il lui faut se débarrasser définitivement de l?emprise morale que la gauche lui impose depuis trop longtemps" et donc "refuser toute forme d?alliance avec le PS entre les deux tours". Mais il lui faut "surtout, refonder sa doctrine de fond en comble". "C?est ainsi qu?elle fera revenir ceux qu?elle a fait fuir et réduira l?influence du FN".
"Génération Bataclan, prends ton arme : ton bulletin", s'exclame Yann Marec pour Le Midi Libre, trois semaines après les attentats meurtriers de Paris et de Saint-Denis. "Ne gâchons pas cette occasion d?exprimer avec force nos idéaux dans une urne. Si la France a changé depuis 21 jours, alors exprimons-le dès dimanche", écrit-il.
Tout cela fait dire à Bernard Stéphan, dans La Montagne Centre-France, que "très peu d'électeurs vont voter rationnellement pour le vrai sujet : la gestion des régions".
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