Fin du premier round: après une semaine de laborieux pourparlers, les négociateurs de la conférence de Paris sur le climat remettent leur copie samedi à la mi-journée, canevas de l'accord mondial espéré pour juguler l'emballement du réchauffement planétaire.
Le président de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, à qui les négociateurs remettront leur texte -fruit d'une mission de quatre ans qui leur a été confiée à Durban -, a dit samedi matin qu'il commençait "à être optimiste".
A partir de lundi, il appartiendra aux ministres des 195 pays réunis jusqu'au 11 décembre au Bourget, près de Paris, de s'emparer du texte pour le transformer en un accord universel.
"Le vrai test, ce sera quand les ministres arrivent", avertit Alix Mazounie, de l'ONG Réseau Action Climat France. Il faudra "voir s'ils confirment qu'on est bien à la hauteur du défi".
A la "mi-temps", les négociations "avancent clairement même si c'est difficile", a estimé samedi matin la Fondation Nicolas Hulot.
Lors de la conférence de Copenhague, le grand rendez-vous climat manqué de 2009, "après la première semaine, on savait déjà que les choses étaient quasiment bloquées", a ajouté le porte-parole de la Fondation, Matthieu Orphelin.
- Sean Penn au Bourget -
Les médiateurs des groupes de travail ont présenté vendredi un document de 38 pages offrant des propositions de compromis et qui a perdu la moitié de ses options entre crochets, passés de 1.400 à 750.
Mais il reste encore de nombreux points d'achoppement, les plus durs étant le financement de l'aide climatique aux pays du Sud, et la répartition des efforts pour lutter contre le changement climatique entre pays développés, émergents et en développement.
Les pays du Sud veulent qu'il soit dit clairement que les 100 milliards de dollars par an promis d'ici 2020 pour les aider à s'adapter au réchauffement climatique ne soient qu'un point de départ.
Pour leur part, les pays du Nord ne veulent plus être les seuls à mettre la main au porte-monnaie, ce qui suscite une levée de bouclier des pays en développement qui demandent d'abord aux pays riches de remplir leurs engagements.
Une nouvelle fois, Laurent Fabius a rappelé vendredi que les délais sont courts. "Il faut faire le calendrier à l'envers, la conférence doit se terminer vendredi soir (11 décembre), il faut un accord avant", a-t-il dit.
La quasi-totalité des 195 pays présents à la COP21 ont présenté les mesures qu'ils entendent prendre contre le changement climatique. Or, même à un rythme moins soutenu, les émissions de gaz à effet de serre vont continuer de progresser, plaçant le monde sur une trajectoire d'un réchauffement de +3°C par rapport à l'ère pré-industrielle, quand l'objectif est de le limiter à 2°C.
Au-delà, les scientifiques promettent des impacts irréversibles (sécheresses, inondations accrues, baisse des rendements agricoles, érosion des côtes).
Un des objectifs de l'accord de Paris est donc de bâtir un mécanisme de révision de ces engagements --très probablement tout les cinq ans-- pour bloquer la hausse du mercure au niveau souhaité.
"La science nous dit que nous avons seulement une petite fenêtre d'action", a averti samedi la responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres.
D'après le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l'Humanité ne peut plus émettre que 1.000 gigatonnes de CO2 pour rester à +2°C: c'est son "budget carbone". Avec les engagements actuels des pays, 72 à 75% de ce "budget" auront été consommés en 2030.
En marge de la conférence se tient samedi la Journée de l'Action (Action Day), qui doit réunir sur le site de la conférence (COP21) plusieurs dizaines de personnalités du monde entier mobilisées dans la lutte contre le changement climatique.
Après Leonardo di Caprio et Robert Redford, accueillis vendredi au sommet des maires à Paris, Sean Penn sera l'hôte de la COP21. ll devrait prendre la parole sur la forêt.
La journée sera clôturée par le président François Hollande qui s'entretiendra également avec l'ancien vice-président américain Al Gore, prix Nobel de la paix en 2007, avec le Giec, les scientifiques qui ont tiré la sonnette d'alarme sur le climat.
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