Les enquêteurs américains privilégient l'hypothèse d'un "acte terroriste" d'inspiration islamiste pour la tuerie de San Bernardino, même si les avocats de la famille des tueurs appellent à ne pas faire de conclusions hâtives et à ne pas stigmatiser les musulmans.
"Nous enquêtons désormais sur ces faits horribles dans l'hypothèse d'un acte terroriste. Nous avons des preuves montrant qu'(ils) avaient fait l'objet d'une minutieuse préparation", a déclaré David Bowdich, un responsable de l'antenne du FBI à Los Angeles.
"Rien n'indique que ces tueurs aient fait partie d'un large groupe organisé ou d'une cellule" terroriste, a toutefois précisé à Washington le directeur du FBI, James Comey, lors d'une conférence de presse.
David Bowdich a énuméré les preuves accumulées: un arsenal de milliers de munitions, des explosifs, des téléphones portables, disques durs, des conversations avec des extrémistes "aux Etats-Unis", peut-être à l'étranger.
Il a aussi reconnu que les autorités étudiaient une page du réseau social Facebook faisant acte d?allégeance à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI). Selon plusieurs médias américains, la page aurait été créée sous un nom différent par Tashfeen Malik, 27 ans, qui a mené l'attaque avec son mari Syed Farook, âgé de 28 ans.
Le couple, parent d'une fillette de six mois, avait planifié le massacre, commis lors d'un déjeuner de Noël pour employés des services de santé locaux. Des collègues de Farook.
Ils avaient loué il y a quelques jours le 4x4 noir dans lequel ils ont tenté d'échapper aux autorités mercredi avant d'être abattus après avoir échangé plus de cent coups de feu avec la police.
Ils avaient tenté de détruire des preuves de leur affiliation islamiste en jetant dans une poubelle deux téléphones portables, préalablement écrasés, et retrouvés par les autorités.
Face à la possibilité qu'ils aient agi seuls après d'être inspiré de groupes islamistes violents, le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a admis vendredi qu'il était "très difficile d'empêcher l'action de loups solitaires".
Vu l'arsenal retrouvé chez eux, les autorités n'excluent pas non plus que le couple ait préparé une autre attaque.
Le couple d'origine pakistanaise n'avait attiré l'attention ni des autorités ni de ses proches.
Les avocats de la famille de Syed Farook, Mohammad Abuershaid et David Chesley, ont assuré que les proches du jeune homme "n'avaient aucune idée" de ce qu'il tramait: "ils sont sous le choc".
Farook, décrit comme poli, introverti et solitaire, vivait "le rêve américain: il était marié, il avait une fille, il avait gagné 77.000 dollars l'an dernier. Il avait tout pour être heureux", selon un jeune homme qui priait dans la même mosquée que lui à San Bernardino.
- "Il a épousé une terroriste" -
Comment cet expert sanitaire a-t-il pu verser dans l'extrémisme islamiste?
Les regards se tournaient vers sa femme, rencontrée en 2013 sur un site de mariage et épousée en Arabie saoudite en 2014, où la femme a vécu après avoir grandi au Pakistan.
A son retour aux Etats-Unis, le jeune homme n'était plus le même, a assuré un de ses anciens collègues, Christian Nwadike.
"Je pense qu'il a épousé une terroriste", a-t-il déclaré à CBS.
Les avocats de la famille de Farook ont décrit Tashfeen Malik comme "une femme au foyer typique", qui s'occupait de son bébé à la maison. La mère du suspect vivait avec eux et s'occupait aussi de sa petite-fille, qu'elle gardait le jour de la tragédie.
Ils ont évoqué une famille "très traditionnelle": la jeune femme "avait choisi de ne pas conduire", ne montrait pas son visage, pas même au frère de son mari, selon les avocats. Les femmes et les hommes ne s?asseyaient pas ensemble à table.
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