Les autorités privilégient désormais l'hypothèse d'un "acte terroriste" pour la tuerie de San Bernardino commise par un couple de musulmans radicalisés dont la femme aurait fait allégeance au groupe Etat islamique, qui a fait 14 morts.
"Nous enquêtons désormais sur ces faits horribles dans l'hypothèse d'un acte terroriste. Nous avons des preuves montrant qu'(ils) avaient fait l'objet d'une minutieuse préparation", a déclaré David Bowdich, assistant directeur de la police fédérale (FBI) à Los Angeles.
Les autorités ne semblent pas disposer pour l'heure de preuves selon lesquelles le bain de sang de mercredi aurait été commandité par l'EI ou une autre organisation jihadiste.
"Nous n'avons aucune indication que ces tueurs auraient fait partie d'un large groupe organisé ou d'une cellule" terroriste, a précisé à Washington le directeur du FBI James Comey lors d'une conférence de presse.
David Bowdich a lui cité l'accumulation de preuves lors des dernières 48 heures devant la presse réunie à San Bernardino: un arsenal de milliers de munitions, des explosifs, des téléphones portables, des conversations avec des extrémistes "aux Etats-Unis", peut-être à l'étranger.
Il a aussi reconnu que les autorités étudiaient une page du réseau social Facebook faisant acte d?allégeance à l'organisation jihadiste Etat Islamique (EI). Selon plusieurs médias américains, la page aurait été créée sous un nom différent par Tashfeen Malik, 27 ans, qui a mené l'attaque avec son mari Syed Farook, âgé de 28 ans.
Le couple, parent d'une fillette de six mois, avait planifié le massacre commis lors d'un déjeuner de Noël pour employés des services de santé locaux. Des collègues de Farook.
Ils avaient loué il y a quelques jours le 4x4 noir dans lequel ils ont tenté d'échapper aux autorités mercredi avant d'être abattus à l'issue d'un échange de plus d'une centaine de coups de feu avec la police.
Ils avaient tenté de détruire des preuves de leur affiliation islamiste en jetant dans une poubelle deux téléphones portables, retrouvés par les autorités, et qui avaient préalablement été écrasés, a expliqué M. Bowdich.
Les téléphones sont encore utilisables et étudiés à présent par les enquêteurs, tout comme des ordinateurs et clés UBS, et les voyages à l'étranger des deux tueurs.
Face à la possibilité qu'ils aient agi seuls après d'être inspiré de groupes islamistes violents, le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a admis vendredi qu'il était "très difficile d'empêcher l'action de loups solitaires".
Vu l'arsenal retrouvé chez eux, les autorités n'excluent pas non plus que le couple ait préparé une autre attaque avant de mourir, même si elles affirment n'avoir aucune indication d'un danger imminent.
Le couple d'origine pakistanaise n'avait attiré l'attention ni des autorités ni de ses proches.
Farook, décrit par ses proches comme un musulman modéré, poli et discret, "n'était pas surveillé" par la police ou les services antiterroristes, a reconnu David Bowdich.
Un jeune homme qui priait dans la même mosquée que lui à San Bernardino avait expliqué à l'AFP qu'il vivait "le rêve américain: il était marié, il avait une fille, il avait gagné 77.000 dollars l'an dernier. Il avait tout pour être heureux".
- "Il a épousé une terroriste" -
Comment cet expert sanitaire a-t-il pu verser dans l'extrémisme islamiste?
Les regards se tournaient vers sa femme, qu'il aurait rencontrée sur internet et qu'il a épousée en Arabie saoudite en 2014, où la femme a vécu après avoir grandi au Pakistan.
A son retour, le jeune homme n'était plus le même, a assuré un de ses anciens collègues, Christian Nwadike.
"Je pense qu'il a épousé une terroriste", a-t-il déclaré à CBS.
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