Le conte de fées commence à l'automne 2013. "Le groupe français Tryo a lancé un concours, sur son compte Facebook, pour lequel il fallait reprendre un de leur titre. On a participé en envoyant +Désolé pour hier soir+ et on a gagné", raconte Elisa Paris qui, avec Lucie Lebrun et Juliette Saumagne, forme le groupe LEJ (les premières lettres de leurs prénoms prononcées "élijay").
"Ils nous ont proposé de chanter avec eux au festival +Nuits de Champagne+ à Troyes, devant trois mille personnes. Au début du concert, on étaient stressées mais à la fin, on n'avait qu'une seule envie, recommencer", poursuit la jeune fille, qui vient d'obtenir son BTS de design.
Encouragées par des internautes, qui avaient remarqué leur prestation sur la toile, les trois copines, nées il y a 22 ans dans le même quartier de Saint-Denis, décident de poster des reprises de tubes internationaux qu'elles réinterprètent de manière originale, en additionnant leurs trois voix au son d'un violoncelle.
"On a toujours chanté ensemble mais on ne s'était jamais dit qu'un jour, on formerait un groupe, même si aujourd'hui ça semble une évidence", explique Lucie, étudiante en psychologie à Paris.
L'été dernier, presque par jeu, les trois copines tournent une vidéo sur une plage de Lacanau (Gironde), une compilation d'une dizaine de succès du moment, de "Freedom" de Pharell Williams à "Laissez passer" de Maître Gims en passant par "Carmen" de Stromae.
Le succès est foudroyant et le clip, baptisé "Summer 2015", comptabilise rapidement des millions de visionnages sur Youtube. Il en totalise aujourd'hui presque 25 millions.
- 3 filles du 9-3 -
"Ca a explosé à ce moment-là. Pourquoi celui-là plutôt qu'un autre ? On ne sait pas vraiment?", s'étonnent encore les musiciennes, de formation classique. Elisa et Lucie sont passées par la Maîtrise et Juliette par le conservatoire de Saint-Denis.
L'histoire de ces trois filles du 9-3, devenues stars du web à la vitesse grand V, est trop belle pour ne pas attirer les médias. Les articles sur le "phénomène LEJ" se multiplient, y compris outre-Atlantique, dans les colonnes du prestigieux magazine Américain Time qui leur consacre quelques lignes.
Les trois étudiantes tapent aussi dans l'œil de plusieurs artistes, à l'image du slameur Grand Corps Malade ou du rappeur américain Pharell Williams qui les invite, en juin dernier, à assurer la première partie d'un concert à Monaco. Elles se pincent encore pour y croire...
Leur style ? Leurs influences?
"Nos voix sont plutôt lyriques mais on écoute toutes les musiques, du hip hop, du rap, de la soul, du blues, du reggae, c'est le métissage qui nous intéresse", résume Juliette, la blonde violoncelliste aux longues dreadlocks.
"On se pose pas la question de savoir si ce qu'on fait va plaire ou non. On reprend les musiques qu'on aime, on fait ça au feeling", ajoute la jeune fille qui prépare un Master de médiation culturelle à La Sorbonne.
Conscientes de vivre un rêve, les trois Dyonisiennes n'en pas gardent moins les pieds sur terre en continuant à vivre "le plus normalement possible" malgré les concerts qui s'enchaînent au rythme effréné d'une quinzaine par mois. Elle seront en tournée dans toute la France en 2016 et feront halte, à deux reprises, à l'Olympia le 27 mai et le 23 octobre.
"On essaie de continuer à aller à la fac, parce c'est important de ne pas décrocher de la vie réelle. On sait que le succès peut être éphémère", explique Lucie.
Les trois comparses savent aussi qu'après leur album de reprises, qui sort ce vendredi, elles seront attendues sur des compositions plus personnelles.
"Cet album, c'est une façon de dire merci à ceux qui nous ont permis d'en arriver là mais ça fait déjà longtemps qu'on compose nos propres morceaux", souligne Elisa.
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