Un sommet pour le climat réunit vendredi à Paris un millier de maires et d'élus locaux du monde entier autour du président François Hollande, en marge des négociations sur le réchauffement de la planète menées par les délégués de 195 pays.
Aux côtés du président français et de la maire de Paris Anne Hidalgo se retrouveront notamment Michael Bloomberg, ex-maire de New York et envoyé spécial des Nations unies pour les villes et le changement climatique, mais aussi l'acteur américain Robert Redford et l'ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger.
Les délégués des 195 pays participant à la COP21 poursuivront de leur côté des négociations ardues pour trouver d'ici au 11 décembre un accord limitant le réchauffement de la planète.
Jeudi, les pays en développement, de plus en plus amers et mécontents de la tournure des négociations sur le climat à Paris, ont accusé jeudi les pays riches d'ignorer "les inquiétudes des plus pauvres et des plus vulnérables".
"Le message que nous recevons des pays développés" en matière de soutiens financiers pour l'adaptation aux changements climatiques "c'est qu'il n'y a rien", a lancé le délégué bolivien Juan Hoffaister, au nom du groupe G77 + Chine, un acteur clé des négociations.
Se disant "profondément inquiet" et "profondément déçu", il a dénoncé la "mauvaise foi" des pays développés. Selon une source proche des négociations, ce sont les Etats-Unis qui sont visés.
Les pays en voie de développement veulent que les 100 milliards par an promis d'ici 2020 par les pays du Nord leur soient effectivement versés, que cette enveloppe augmente régulièrement après cette date et qu'une grande partie de ces fonds soit consacrée à l'adaptation aux effets du changement climatique.
Alors que les négociateurs doivent rendre leur projet de texte au président de la COP21 Laurent Fabius samedi midi, le délégué de la Norvège Aslak Brun a mis en cause le processus de négociations, estimant que sur certains sujets les discussions "reculent", lors d'une plénière tendue en fin d'après-midi. Il a regretté des lignes "très dures de toutes parts" et l'absence de volonté de "rapprocher les positions".
"Nous sommes à un point des négociations difficiles parce que nous n'avons plus beaucoup de temps. Les gens sont nerveux et irrités", a commenté Daniel Reifsnyder, l'un des présidents des travaux.
"Ca passera ou ça cassera sur la question des financements", avait averti plus tôt dans la journée l'ambassadrice sud-africaine Nozipho Mxakato-Diseko, présidente du goupe G77+la Chine, au cours d'une conférence de presse.
Les pays du G77, qui regroupe 134 pays, sont affectés par le dérèglement climatique et les phénomènes extrêmes qu'il génère et disposent souvent de moins de moyens que les pays industrialisés pour y faire face.
Même si certains de ses membres - Chine et Inde en tête - sont aujourd'hui parmi les plus gros pollueurs de la planète, ce groupe a bien moins contribué que les pays développés au total des émissions de gaz à effet de serre émises depuis la révolution industrielle.
- Samedi midi, pas plus tard -
S'appuyant sur la Convention climat de l'ONU, les pays en développement exigent des financements pour payer leur transition vers les énergies vertes et pour s'adapter aux conséquences du changement climatique (digues, alerte météo, etc.).
"L'engagement de 100 milliards doit être tenu", avait reconnu dans l'après-midi Laurent Fabius sur la chaîne de télévision France 5. Cette question des financements "sera une partie très importante de la discussion dans les jours qui viennent", avait-il ajouté.
Cette question n'est pas la seule à rester en suspens. Les délégués de 195 pays ont publié jeudi matin un nouveau projet d'accord, ramené seulement de 54 à 50 pages.
Ils devraient produire un nouveau document vendredi en début de journée, à la demande de la présidence française.
"Quoi qu'il en soit, le texte me sera remis samedi à midi", a déclaré M. Fabius, qui conduira ensuite la discussion la semaine prochaine au niveau ministériel.
Le but de la COP21 est de s'entendre, d'ici au 11 décembre, sur un accord permettant de limiter à 2°C la hausse du réchauffement climatique par rapport à l'ère pré-industrielle, alors que la planète a déjà gagné un degré.
Les rapports alarmistes ont continué à s'accumuler jeudi.
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