Le Pakistan a procédé mercredi aux premières exécutions d'insurgés impliqués dans le massacre perpétré par des talibans dans une école de Peshawar (nord-ouest), à l'approche du premier anniversaire de l'attaque qui avait fait plus de 150 morts, en majorité des enfants.
Des familles de victimes ont souligné qu'il n'y avait "pas de place pour le pardon" pour les responsables de cette attaque, la plus meurtrière de l'histoire moderne du Pakistan, qui a entraîné une reprise des exécutions.
Le 16 décembre 2014, un commando de talibans avait tué de sang froid 151 personnes, dont 134 enfants, selon le bilan des militaires, dans une école gérée par l'armée à Peshawar.
Quatre hommes condamnés pour leur rôle dans l'attaque ont été pendus mercredi matin dans la prison de la ville de Kohat, ont indiqué à l'AFP des responsable de la sécurité et des services pénitentiaires.
L'armée avait annoncé lundi l'imminence de leur exécution. Aucune précision n'a été apportée sur le rôle qu'ils avaient joué dans l'attaque.
Les tireurs ayant exécuté l'attaque ont tous été annoncés comme tués par les forces de sécurité lors de l'assaut.
En août, l'armée avait annoncé après un procès à huis clos que six extrémistes étaient condamnés à mort et un septième à une peine de prison à vie pour le massacre.
"Les autres (responsables, DLR) doivent aussi être attrapés, il ne faut épargner personne", a déclaré un rescapé de l'attaque, Waheed Anjum, 18 ans, qui a reçu une balle dans chaque bras et une dans la poitrine.
"Ils n'auraient pas dû être pendus à l'intérieur d'une prison, il auraient dû être pendus sur la place publique", a ajouté son père, Momin Khan Khattak. "Il n'y a pas de place pour le pardon dans notre coeur après ce qu'ils ont fait à nos enfants."
- "Aucune pitié" -
D'autres parents espèrent que les exécutions serviront à empêcher de nouvelles attaques.
"Les parents des élèves demandent de longue date une punition sévère pour les terroristes et aujourd'hui nous sommes contents de voir nos demandes satisfaites", a déclaré à l'AFP Ajoon Khan, dont le fils unique a été tué dans l'attaque.
"Si le gouvernement avait pendu tous les terroristes auparavant, l'attaque contre l'école à Peshawar n'aurait jamais eu lieu", assure-t-il.
"Les pendaisons ne ramèneront pas mon fils, mais maintenant d'autres enfants seront plus en sécurité", estime un autre père, Tufail Ahmed Khan, dont un fils a été tué et l'autre blessé dans l'attaque.
Le carnage dans l'école publique de l'armée (APS) de Peshawar avait déclenché une onde de choc au Pakistan, et une campagne de lutte contre les groupes extrémistes.
Le gouvernement d'Islamabad avait levé son moratoire sur la peine capitale en vigueur depuis 2008, et donné son feu vert à la création de tribunaux militaires antiterroristes controversés permettant à l'armée de juger des civils à huis clos.
En novembre, le Premier ministre Nawaz Sharif avait demandé au président pakistanais de repousser les appels interjetés par quatre des condamnés, estimant qu'ils ne méritaient "aucune pitié".
Les condamnés avaient été autorisés à voir une dernière fois leur famille mardi soir, selon l'administration pénitentiaire, et leurs dépouilles seront remises aux familles dans les heures qui viennent, a précisé la police de Kohat.
Les quatre hommes exécutés mercredi sont les premiers civils à être pendus après avoir été condamnés par un tribunal militaire.
En revanche, environ 300 personnes condamnées par des juridictions civiles ont été pendues au Pakistan depuis la levée du moratoire sur la peine de mort, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.
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