Aung San Suu Kyi, dont le parti a très largement remporté les premières élections libres depuis 25 ans en Birmanie, a rencontré mercredi le président sortant Thein Sein pour préparer une "transition pacifique" dans le cadre de "discussions ouvertes et chaleureuses".
"Ils ont discuté de la façon de transférer au nouveau gouvernement le pouvoir de manière pacifique. Entre les deux parties, les discussions ont été chaleureuses et ouvertes", a déclaré à l'issue de la rencontre Ye Htut, porte-parole du président.
"Depuis notre indépendance en 1948, nous n'avons jamais connu de transition politique pacifique", a-t-il rappelé.
Le système politique birman, hérité de la junte, impose une période de transition très longue entre les élections législatives et l'entrée en fonction du nouveau pouvoir.
Ainsi le président Thein Sein restera en fonctions jusqu'en mars puisque le nouveau Parlement, qui doit élire le prochain président, ne prendra pas ses fonctions avant février.
Un laps de temps de plusieurs mois qui inquiète dans le pays qui avait déjà, en 1990, massivement voté pour la Ligue nationale pour la démocratie (LND) espérant tourner la page de la junte. Mais les militaires avaient ignoré les résultats.
Dans un souci de ne pas froisser ses adversaires politiques et d'ouvrir la voie à une transition en douceur, Aung San Suu Kyi n'a pas organisé de grand rassemblement pour sa victoire avec près de 80% des voix et avait rapidement appelé à des discussions de "réconciliation nationale" avec les hommes clés du régime post-junte.
Plus tard dans la journée, celle qui fut enfermée pendant 15 ans en résidence surveillée par la junte doit s'entretenir avec Min Aung Hlaing, le chef de l'armée, homme politiquement très puissant.
La prix Nobel de la paix s'est déjà entretenue avec Shwe Mann, le président de la chambre basse du Parlement.
Aung San Suu Kyi elle-même ne peut devenir présidente en raison d'une Constitution héritée de la junte qui interdit la fonction suprême à toute personne ayant des enfants étrangers: or les fils d'Aung San Suu Kyi sont britanniques.
En décidant en 2011 son auto-dissolution, la junte a permis à la Birmanie une sortie de décennies de dictature militaire et d'isolement qui ont laissé le pays exsangue. Cependant le pouvoir politique est resté jusqu'ici concentré entre les mains d'anciens généraux.
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