Nicolas Sarkozy a estimé mercredi que François Hollande et son gouvernement avaient "sous-estimé" les "conséquences" de l'intervention en Syrie "sur la sécurité intérieure".
"Lorsqu'on a pris la décision d'aller en Syrie, on n'a pas mesuré les conséquences sur la sécurité intérieure". "On a sous-estimé la menace qui suivait notre intervention", qui était "mal calibrée", a déclaré l'ancien chef de l'Etat sur Europe 1.
"J'ai approuvé le principe de l'intervention en Syrie parce que nous ne pouvons pas laisser la Syrie dériver, parce que la Méditerranée, c'est notre banlieue. Mais le fait de lâcher des bombes en Syrie a conduit à une élévation du risque sur le territoire national dont il fallait prendre compte et tenir compte", a poursuivi M. Sarkozy.
Interrogé sur son propre bilan en matière de sécurité et de renseignement, M. Sarkozy a souligné qu'entre "2002 et 2011", lorsqu'il était ministre de l'Intérieur puis président de la République, il n'y avait eu "aucun attentat en France", jusqu'aux tueries perpétrées par Mohammed Merah en mars 2012. "J'ai peut-être commis des erreurs, mais en tout cas pas celle-ci".
Nicolas Sarkozy a également appelé à "rendre l'actualité un peu plus intelligente", à "hiérarchiser", en réaction à la nette hausse de popularité de François Hollande depuis les attentats de Paris.
Alors qu'une journaliste d'Europe 1 venait de mentionner la hausse de M. Hollande dans les sondages, M. Sarkozy, invité de la matinale, a repris la parole: "Si vous me permettez. Il y a eu 130 morts. Cent trente. Ca a bouleversé les Français. C'est pas parce que c'était il y a quinze jours que c'est oublié. Ce mois-ci il y a eu 42.000 chômeurs. Et vos confrères me demandent, je le comprends, de réagir aux sondages"
"Mettez-vous à la place des familles. La France a été profondément perturbée par ce qui s'est passé. Ca a été un drame abominable, abominable. Des jeunes au Bataclan, à la terrasse des cafés Je crois qu'il faut qu'on rende l'actualité un peu plus intelligente, qu'on sache hiérarchiser. Pas vous bien sûr (Europe 1, NDLR). Nous tous, nous devons le faire", a poursuivi l'ancien président de la République (2007-2012).
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