Manuel Valls est reparti mardi à l'offensive contre le Front national, à cinq jours du premier tour des régionales, appelant à la mobilisation des électeurs alors que le parti de Marine Le Pen est, selon les sondages, en position de l'emporter dans deux régions, voire plus.
Le Premier ministre qui, comme le PS, avait suspendu sa participation à la campagne durant les deux semaines suivant les tueries du 13 novembre, s'est replongé dans le débat partisan, réaffirmant sa détermination à empêcher le FN d'emporter sa ou ses premières régions françaises.
Au soir du premier tour, "chacun devra prendre ses responsabilités, à gauche comme à droite, pour empêcher le Front national de gagner une région", a réaffirmé M. Valls sur Europe 1, fustigeant un parti qui "n'aime pas la France, trompe les Français" et "mettrait le pays par terre", en ruinant, selon lui, ceux à qui le FN s'adresse (retraités, ouvriers, jeunes).
En cas de triangulaires, le FN l'emporterait avec plus de 40% des voix dans deux régions : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où Marine Le Pen est tête de liste, et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), selon plusieurs sondages.
En cas de retrait du PS dans la région nordiste ou en Paca, FN et droite sont au coude-à-coude, avec un léger avantage pour Marine Le Pen, selon un sondage BVA publié dimanche. Ce dernier place également le FN en bonne position en Normandie et en Bourgogne-Franche-Comté, deux régions où il ne semblait pas en mesure de jouer les trouble-fête.
"Je ne peux pas me résoudre à ces annonces, ces sondages, et le meilleur moyen de faire mentir les sondages, c'est la mobilisation des électeurs", a affirmé M. Valls. "Si chacun fait son devoir, si tous les Français vont voter", le FN "ne montera pas, il reculera", a-t-il estimé.
- Valls félicite Gattaz et La Voix du Nord -
Le Premier ministre s'est félicité des positions prises contre le parti frontiste par le quotidien régional La Voix du Nord et le patron du Medef Pierre Gattaz.
Relayant des inquiétudes de chefs d'entreprises nordistes, le patron des patrons a mis en garde mardi contre le programme du FN, "l'inverse de ce qu'il faut faire," dit-il dans un entretien au Parisien.
Quant au quotidien régional, il avait lui aussi épinglé lundi le programme du parti lepéniste et titré en une "Pourquoi une victoire du FN nous inquiète", suscitant l'indignation de Marine Le Pen.
Le FN a répliqué mardi aux propos de Manuel Valls, à qui le parti avait déjà reproché après les attentats d'avoir privilégié le combat contre le parti à la lutte contre "l'islamisme et son pendant terroriste".
"La lutte contre le terrorisme islamiste aura duré 15 jours", a cette fois affirmé Marine Le Pen sur son compte Twitter.
Dans un communiqué du parti, le FN a également appelé M. Gattaz à "cesser les jets de pierre effectués à bonne distance", en lui proposant de venir "débattre avec les économistes du Front national" dans un média de son choix.
Valls contre FN : après les européennes de 2014 et les départementales de mars, le troisième épisode prévu pour les régionales a jusqu'ici été escamoté par les attentats.
Si le Premier ministre a affiché vendredi à Evry son souhait de ne pas "redescendre dans les arènes médiocres", ses déclarations marquent son souhait de mettre fin à la trève.
M. Valls participe jeudi à Paris, avec le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, à un meeting de soutien à la tête de liste socialiste en Ile-de-France, Claude Bartolone, lui-même en position difficile face à sa rivale de droite Valérie Pécresse, selon les sondages.
C'est le seul meeting d'avant premier tour maintenu par le Premier ministre.
Il pourrait toutefois participer à des meetings entre les deux tours. "Rien d'exclu a priori, on va voir", répond-on dans son entourage.
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