Le président chinois Xi Jinping démarre mardi au Zimbabwe une visite de cinq jours en Afrique, où les gouvernements s'inquiètent des conséquences du ralentissement de la croissance de la Chine.
Depuis 2009, la Chine est le premier pays partenaire de l'Afrique, multipliant les investissements et important les matières premières du continent pour nourrir sa croissance galopante.
Après le Zimbabwe, Xi Jinping se rendra mercredi à Johannesburg où il rencontrera le président Jacob Zuma puis participera vendredi et samedi aux côtés des chefs d'Etat de tout le continent africain au sixième forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC).
Ce sommet se tient alors que les investissements chinois en Afrique ont chuté de 40% au premier semestre 2015, après une forte baisse de la demande en matières premières chez le géant asiatique.
Le président Xi commencera sa visite à Harare, la capitale zimbabwéenne où les projets chinois ont constitué un des principaux piliers d'une économie malmenée ces quinze dernières années par les réformes du président Robert Mugabe, comme la réforme agraire qui a brisé un secteur-clé de l'économie du pays.
"Des accords vont être signés, particulièrement dans les secteurs agricoles, du transport et des infrastructures", a affirmé Joey Bimha, secrétaire d'Etat auprès du ministère zimbabwéen des Affaires étrangères, dans une interview au Herald, le quotidien pro-gouvernemental.
"De nombreux chefs d'entreprises chinois vont rencontrer des hommes d'affaires locaux et cela va conduire à davantage d'investissements chinois, à plus de coentreprises et plus de bénéfices économiques pour le Zimbabwe" a-t-il ajouté.
- Prix Confucius -
La Chine demeure le principal importateur de tabac zimbabwéen et comme dans de nombreux pays africains elle a investi dans les secteurs miniers, manufacturiers et dans des projets d'infrastructures.
C'est elle qui a construit le Stade National d'Harare dans les années 80 mais aussi le plus grand centre commercial du pays et des hôpitaux. Elle a également prêté de l'argent au Zimbabwe pour la construction de centrales électriques et de réseaux de distribution d'eau.
"La Chine et le Zimbabwe, malgré la grande distance qui les sépare ont maintenu une amitié profonde et solide", a indiqué le président chinois cité par le Herald.
Mais les déboires économiques du Zimbabwe dont l'inflation a atteint le chiffre démesuré de 500 milliards pour cent en 2009, avant que le dollar zimbabwéen ne soit remplacé par le dollar américain comme monnaie officielle, ne devraient pas être résolus par quelques nouveaux investissement chinois, selon certains experts.
"Cela ne va pas changer l'avenir à court-terme de notre économie", estime Anthony Hawkins, économiste à l'école de commerce de l'université du Zimbabwe, interrogé par l'AFP.
"Considérant ce qu'il s'est passé avec les accords économiques précédents, nous sommes sceptiques face aux promesses de méga-projets. Nous avons eu de nombreuses promesses chinoises par le passé, mais peu d'améliorations se sont réellement produites", ajoute t-il.
Le président Xi doit participer à un banquet officiel organisé par son homologue Robert Mugabe et doit également visiter le mémorial des Héros à Harare qui rend hommage aux morts de la guerre d'indépendance du Zimbabwe qui s'est achevée en 1980.
Robert Mugabe, 91 ans, qui est régulièrement accusé d'enfreindre les droits de l'Homme en menant une répression féroce contre ses opposants a cependant remporté le prix Confucius de la Paix au mois d'octobre, l'alternative chinoise du prix Nobel.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.