Des échauffourées ont éclaté dimanche entre des manifestants, pour certains le visage masqué et jetant des projectiles, et les forces de l'ordre qui ont répondu par des jets de gaz lacrymogènes sur la place de la République à Paris, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Plusieurs dizaines de manifestants encagoulés et vêtus de noir ont jeté des bouteilles en verre contre les CRS qui avaient bloqué les accès à la place et qui ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes.
Les CRS les ont repoussés au moins à deux reprises avant de reprendre position.
"Manifestation interdite à République, des éléments violents s'en prennent aux forces de l'ordre", a affirmé sur Twitter la préfecture de police de Paris.
Des militants pacifiques, brandissant un drapeau arc-en-ciel, ont demandé de cesser de jeter des projectiles. "Choisis ton camp", leur a répondu un Black Bloc.
"Toi tu manifestes comme t'en as envie, moi je manifeste comme ça", a affirmé un autre manifestant, hué alors qu'il cassait une poubelle.
D'autres militants pacifiques ont formé une chaîne humaine autour de la statue au centre de la place, devenue un mémorial improvisé après les attentats, pour éviter que les éléments radicaux ne se servent des bougies et autres objets déposés en hommage aux victimes comme des projectiles, selon un journaliste de l'AFP. Des bougies et des fleurs jonchaient par ailleurs le sol un peu plus loin.
Plusieurs centaines de manifestants, bravant l'interdiction décrétée dans le cadre de l'état d'urgence après les attentats du 13 novembre, s'étaient rassemblés à partir de midi sur la place à l'appel de groupuscules se disant "Anticop21".
En début d'après-midi, une partie d'entre eux, le visage masqué par un foulard ou une capuche, se sont brièvement engouffrés sur l'avenue de la République, clamant "Etat d'urgence, Etat policier. On nous enlèvera pas le droit de manifester".
Certains ont alors jeté des chaussures ou encore des bouteilles sur les CRS déployés en masse. D'autres ont jeté une barrière sur les policiers qui ont riposté, d'abord à coups de gaz lacrymogène, puis ont chargé les manifestants qui ont ensuite reflué vers la place de la République.
La place, recouverte dans la matinée de milliers de chaussures pour symboliser la marche sur le climat annulée après les attentats, a ensuite été bouclée par les forces de l'ordre, chaque entrée étant soigneusement filtrée pour laisser partir les passants et personnes qui s'étaient plus tôt rassemblées dans le calme pour une chaîne humaine formée à proximité. La circulation automobile a été coupée.
Vers 15h00, la police a utilisé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes contre les militants cagoulés, tandis que les militants pacifiques quittaient les lieux.
"Cette situation énerve tout le monde. Je suis choqué que l'état d'urgence soit utilisé contre des militants", expliquait, Mathieu, 43 ans, ingénieur dans une ONG, arguant de la nécessité d'une "pression citoyenne pour qu'il y ait un accord qui ne soit pas en-deça des besoins".
Présent sur la place, Julien Bayou, porte-parole d'EELV, a dit être "là pour surveiller et témoigner s'il y a des provocations", notamment de la police.
"Ils sont 80 énervés, cagoulés, habillés en noir. Ils sont chauffés parce que la manifestation est interdite. Si elle avait été autorisée, ils auraient été 40. Ca donne une image catastrophique de ce rassemblement qui est à la base un rassemblement pacifique", a-t-il affirmé à une journaliste de l'AFP.
"C'était une manif pour le climat, ça devient une manif contre la police. Quand tu es violent, personne ne voudra rejoindre ton combat. Ce n'est pas le bon message", regrettait Fanja, une jeune Allemande membre d'une ONG.
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