Le chômage va-t-il connaître deux mois consécutifs de baisse ? A moins de deux semaines des élections régionales, le gouvernement publie jeudi le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi à fin octobre, après un fort recul en septembre.
Pôle emploi recensait fin septembre 23.800 chômeurs de moins que fin août en France métropolitaine, soit une diminution de 0,7%. Leur nombre s'établissait à 3,55 millions, 5,73 millions en ajoutant l'outre-mer et les demandeurs d'emploi exerçant une activité.
L'indicateur n'avait pas autant baissé depuis novembre 2007, avant la crise financière mondiale.
Si les chiffres d'octobre confirmaient cette tendance, ce serait une série inédite depuis fin 2010. Et une bonne nouvelle pour le gouvernement, à moins de deux semaines du premier tour des régionales, même si les attentats de Paris et Saint-Denis ont refait passer la sécurité au premier rang des préoccupations des Français, devant les questions socio-économiques.
De mauvais chiffres, à l'inverse, risqueraient de fragiliser la relative unité nationale qui a émergé sur la scène politique après les attaques du 13 novembre, les statistiques de Pôle emploi suscitant, mois après mois, de virulentes critiques dans les rangs de l'opposition.
Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, près de 625.000 chômeurs supplémentaires se sont inscrits à Pôle emploi. Le président de la République a plusieurs fois conditionné sa candidature pour un second mandat à une baisse "crédible" du chômage en 2016. Et c'est ce qu'il espère, au vu de l'amélioration qui s'amorce.
Selon les dernières estimations de l'Insee, l'économie française a commencé à redémarrer au troisième trimestre (+0,3% de croissance) après avoir stagné au cours des trois mois précédents.
Elle a aussi continué de créer des emplois au troisième trimestre dans le secteur marchand (+14.900, +0,1%), tirée par les services et l'intérim.
L'Insee n'anticipe pour l'heure qu'une stabilisation du chômage en fin d'année, à 10% en métropole.
Mais l'Unédic, le gestionnaire de l'assurance chômage, voit une inversion de la courbe en 2016.
- 'Aucune excuse sociale' au terrorisme -
Outre la croissance, le gouvernement compte sur la réforme du Code du travail pour améliorer la compétitivité des entreprises et favoriser l'emploi, et table toujours sur les effets du pacte de responsabilité.
Dans un contexte de menace terroriste, les partenaires sociaux, reçus vendredi dernier à Matignon, estiment que l'emploi est un des remèdes à la radicalisation religieuse.
"Si on ne lutte pas contre le chômage, la précarité, l'isolement, et notamment des plus jeunes, si on les maintient exclus du travail, on les rejette vers des solutions qui ne sont pas les bonnes", a ainsi plaidé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez.
La CFDT a appelé à "donner des perspectives d'avenir, notamment à la jeunesse", qui connaît "une entrée dans la vie active marquée par la précarité".
Selon Pierre Gattaz, président du Medef, il est "crucial de maintenir le cap de la restauration de la compétitivité et de la confiance pour retrouver richesses et emplois dans notre pays".
Mais, contrairement à janvier après les attentats de Charlie, le gouvernement se tient cette fois à l'écart des justifications sociales ou économiques, insistant sur la réponse sécuritaire.
"Aucune excuse sociale, sociologique et culturelle" ne doit être cherchée au terrorisme après les attentats de Paris, car "rien ne justifie" en France de s'attaquer à ses compatriotes, a déclaré Manuel Valls lors de la séance des questions au gouvernement, sous les applaudissements des bancs de droite comme de gauche.
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