Le président français François Hollande qui tente de rallier les soutiens pour durcir la lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI) a été reçu mardi par Barack Obama à la Maison Blanche, onze jours après les attentats meurtriers de Paris.
Les efforts pour mieux coordonner le combat contre l'EI risquent toutefois d'être durablement mis à mal par le crash d'un avion de combat russe, abattu mardi à la frontière syrienne par la Turquie, pays membre de l'Otan.
Cet incident, le plus grave depuis le début de l'engagement russe aux côtés du président syrien Bachar al-Assad, a provoqué la colère du président russe Vladimir Poutine qui a dénoncé un "coup de poignard dans le dos" porté par les "complices des terroristes".
La Turquie a longtemps été accusée de complaisance pour les rebelles radicaux en guerre contre le régime de Damas mais a récemment rejoint la coalition antijihadiste.
Arrivé en début de matinée dans la capitale fédérale américaine, M. Hollande, qui effectue son premier déplacement depuis les attentats du 13 novembre (130 morts et 350 blessés), a retrouvé M. Obama dans le Bureau ovale.
Assis l'un à côté de l'autre, les deux hommes, souriants, sont restés silencieux en présence de la presse. Ils devaient s'exprimer lors d'une conférence de presse commune prévue à 16H30 GMT.
Pour la France, qui a intensifié ses frappes en Irak et Syrie et déployé son porte-avions Charles-de-Gaulle au large de la Syrie, l'un des enjeux de la rencontre est de demander aux Etats-Unis "d'être plus allant" face à l'EI, tant au niveau des frappes que du contrôle des flux financiers.
Le président français rencontrera jeudi à Moscou M. Poutine pour renforcer la coordination entre tous les acteurs impliqués dans la lutte contre l'EI, et tenter, sur un plan diplomatique, de réduire les divergences sur la Syrie et plus particulièrement sur le sort Bachar al-Assad, toujours soutenu par Moscou.
- Menace "sérieuse et imminente" -
A Bruxelles, où un suspect-clé pourrait s'être réfugié, le niveau d'alerte reste "maximal" pour la quatrième journée consécutive. Les Etats-Unis ont eux émis une "alerte mondiale" pour inciter leurs ressortissants à la prudence lors de leurs voyages à l'étranger.
La capitale belge, toujours privée de métros et d'écoles en raison d'une menace "sérieuse et imminente" selon les autorités belges, cherchait toutefois à garder un semblant de normalité grâce au maintien de la plupart des lignes de tramways et de bus.
L'une des principales attractions touristiques de la ville, citée comme cible potentielle par le passé, l'Atomium, a même rouvert ses portes.
"On essaie de continuer à vivre mais la ville est morte, ça fait super bizarre", commentait Amina, une Bruxelloise de 27 ans, croisée avec son fils dans le centre historique, où les commerçants déplorent une chute de leur chiffre d'affaires.
"Si on ferme les écoles, si on interdit la culture, si on interdit la pratique du commerce () sous quel régime vivons-nous?", s'est interrogé le maire socialiste de Bruxelles, Yvan Mayeur, sur la radio RTBF. "Nous devons maintenant prendre les mesures qui permettent de revenir à la normalité tout en continuant la traque de ces gens".
Un des suspect-clé des attentats de Paris, Salah Abdeslam, est activement recherché en Belgique, où se multiplient les perquisitions depuis quelques jours. Si ce Français de 26 ans reste introuvable, quatre personnes ont été inculpées et écrouées en lien avec cette enquête.
Deux sont soupçonnées d'avoir exfiltré Salah Abdeslam en allant le chercher en voiture à Paris quelques heures après les tueries. Selon les médias belges, l'un des inculpés l'aurait accueilli à son arrivée à Bruxelles.
- "Offensive diplomatique" -
Frère d'un des kamikazes du 13 novembre, Salah Abdeslam a au moins participé aux préparatifs des attaques même si son rôle exact le jour J reste imprécis.
Devait-il lui aussi se faire exploser? Lundi, un objet "qui s'apparente à une ceinture d'explosifs" a été découvert dans une poubelle à Montrouge, près de Paris, non loin des lieux où le téléphone de Salah Abdeslam avait été localisé le soir des attaques.
Après des percées rapides, les enquêteurs français peinent également à identifier trois kamikazes, dont au moins deux sont passés avec des migrants par la Grèce.
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