Qui succèdera à la présidente de gauche Cristina Kirchner à la tête de l'Argentine? Le libéral Mauricio Macri et le péroniste de centre-gauche Daniel Scioli, soutenu par Mme Kirchner, s'affrontent lors d'un second tour inédit.
Les bureaux de vote devaient fermer à 18h00 (21h00 GMT) et les premières tendances étaient attendues autour de 20h00 (23h00 GMT).
Mauricio Macri, maire de Buenos Aires de 56 ans, fait figure de favori à la tête de la coalition Cambiemos (Changeons, ndlr), bâtie autour du parti de droite qu'il a fondé, le PRO, et associant les radicaux de l'UCR (centre-gauche), un parti historique en perte de vitesse qui a donné à Cambiemos une dimension nationale.
"C'est une journée historique qui va changer notre vie (), les gens sont très mobilisés", a déclaré Macri avant de voter dans une école de la capitale.
Cet ancien président du club de football de Boca Juniors, le plus prestigieux d'Argentine, promet une rupture avec la politique économique protectionniste menée par les gouvernements de Nestor (2003-2007) et Cristina Kirchner, depuis 2007.
Le contrôle de l'accès aux devises étrangères, la limitation des importations, les barrières douanières, la surévaluation du peso argentin ou le conflit sur la dette avec des "fonds vautours", ont compliqué le commerce avec la 3e économie d'Amérique latine.
Le nouveau président, qui prendra ses fonctions le 10 décembre, aura pour principale mission de redresser l'économie, au bord de la récession, après dix ans de forte croissance.
"Je suis là pour vous écouter. Ne nous disputons plus", a lancé Macri dans son dernier discours de campagne, alors que l'Argentine est fortement polarisée entre pro-Kirchner et anti-Kirchner.
Macri est le fils d'un puissant homme d'affaires italien qui a fait fortune en Argentine.
- Campagne négative -
Daniel Scioli, 58 ans, soutenu par la coalition de gauche de la présidente Cristina Kirchner, se présente comme le défenseur des plus démunis et des aides sociales accordées par l'administration Kirchner. Il s'érige en rempart "contre le capitalisme sauvage" qu'incarne selon lui Mauricio Macri.
Devant son bureau de vote, dans une banlieue de Buenos Aires, il a appelé les électeurs à "voter pour préserver leur avenir", "le meilleur chemin vers la stabilité sociale, économique et politique". "Pensez à votre salaire, à votre travail", a-t-il encore dit.
Même discours chez Cristina Kirchner. Depuis la Patagonie, la présidente sortante a espéré que les Argentins "votent avec leur mémoire, mais pas par intérêt partisan, ce serait dommage de faire un pas en arrière après toutes les avancées" de l'administration Kirchner. "Souvenez-vous dans quel état se trouvait l'Argentine en 2003 (après la crise économique, ndlr), et où en est le pays aujourd'hui", a-t-elle conclu.
Les instituts de sondages qui faisaient de Scioli le grand favori avant le premier tour, donnent désormais une nette avance à Mauricio Macri, candidat préféré des marchés.
Mauricio Macri, bénéficiant de l'usure du pouvoir après 12 ans de kirchnérisme, a causé la surprise le 25 octobre lors du 1er tour. Alors que dans son propre parti on se satisfaisait de 7 points de retard sur Daniel Scioli, synonyme de second tour, le verdict des urnes lui a été encore plus favorable: 37% pour Scioli, 34% pour Macri.
Député, ministre, vice-président de Nestor Kirchner, gouverneur de la province de Buenos Aires, la plus importante du pays avec 16 millions d'habitants, Daniel Scioli est un apparatchik de la mouvance péroniste, qui a dominé la vie politique depuis sa création il y a 70 ans.
En fin de campagne, Scioli a durci le ton contre Macri, le traitant de "prétentieux" des beaux quartiers de Buenos Aires et l'accusant de vouloir imposer une politique néo-libérale, comme celles des années 1990 qui ont conduit le pays à la crise économique de 2001/2002.
Un sondage de Management & Fit réalisé de lundi à mercredi a identifié près de 12% d'indécis, et 7% d'électeurs susceptibles de modifier leur vote. Il a attribué 55% d'intentions de vote au deuxième tour pour Macri, 45% pour Scioli. C'est la première fois que les Argentins participent à un second tour présidentiel, depuis que le ballotage a été introduit dans la législation électorale il y a plus de 40 ans.
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