L'alerte maximale se poursuivait dimanche à Bruxelles, qui redoute les mêmes attaques qu'à Paris, où débute lundi une semaine d'hommage au cours de laquelle la France va poursuivre son offensive diplomatique pour rallier les principales puissances à sa "guerre contre le terrorisme".
Depuis samedi, métros et centres commerciaux sont fermés dans une capitale belge déserte en raison d'une menace "imminente" d'attentat "avec armes et explosifs", "tel que déroulé à Paris", selon le Premier ministre Charles Michel. Les forces de l'ordre sont massivement déployées à la recherche de "plusieurs suspects" et les autorités doivent refaire le point dans l'après-midi.
Tandis que les forces de l'ordre sont sur les dents, Salah Abdeslam, suspect-clé de l'enquête sur les attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts et quelque 350 blessés, est toujours en fuite. Ce Français vivant en Belgique est soupçonné d'avoir participé aux tueries de Paris, dont les victimes commencent être enterrées.
Salah Abdeslam aurait quitté dès le 14 novembre la région parisienne pour la Belgique, exfiltré par deux hommes depuis inculpés par la justice belge. Selon l'avocate de l'un d'eux, durant le trajet, Salah Abdeslam semblait "extrêmement énervé" et "peut-être prêt à se faire sauter".
Son frère, Mohamed, a fait part dimanche de sa "conviction" qu'"en dernière minute", Salah a "décidé de ne pas aller au bout de ce qu'il souhaitait faire".
Un troisième suspect arrêté en Belgique a été inculpé vendredi pour terrorisme. Et un Belge d'origine marocaine - Ahmad Dahmani - soupçonné d'avoir participé au repérage des cibles des attentats a aussi été arrêté en Turquie.
- Tournée diplomatique -
Sur le plan diplomatique, François Hollande est en campagne pour convaincre les grandes puissances de participer au combat de la France pour "détruire" l'organisation jihadiste État islamique (EI), qui a revendiqué les attentats. Il recevra lundi à l'Élysée le Britannique David Cameron, avant de rencontrer Barack Obama mardi à Washington, Angela Merkel mercredi à Paris puis Vladimir Poutine jeudi à Moscou.
Manuel Valls s'exprimera, lui, mercredi devant l'Assemblée nationale avant un vote sur la prolongation de l'engagement militaire en Syrie. Arrivé en Méditerranée orientale, le porte-avions Charles-de-Gaulle pourra engager dès lundi ses chasseurs dans de nouvelles frappes contre l'EI.
La Russie, également visée par l'EI qui a revendiqué avoir provoqué le crash d'un avion russe en Egypte fin octobre (224 morts), a aussi intensifié ses bombardements contre l'organisation jihadiste en Syrie. Mais Paris et Moscou s'opposent toujours sur le rôle de Bachar al-Assad, soutenu par les Russes mais qui, pour le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, "ne peut pas être l'avenir de la Syrie".
Barack Obama a confirmé dimanche sa participation au sommet sur le climat qui s'ouvre le 30 novembre à Paris (COP21), appelant ses homologues à l'imiter pour montrer que le monde n'a pas peur des "terroristes".
François Hollande, dont la popularité est en hausse depuis le 13 novembre, a annoncé des mesures d'exception, massivement approuvées par les Français, selon des sondages.
L'état d'urgence, renforcé, est ainsi en vigueur jusqu'au 26 février.
- Le logeur toujours en garde à vue -
La France craint toujours des répliques des attentats mais le ministre de la Défense a relativisé dimanche le risque d'une attaque chimique, évoquée par le Premier ministre. "C'est très compliqué d'utiliser l'arme chimique à partir d'un territoire sur un autre", a nuancé Jean-Yves Le Drian, assurant que "toutes les précautions sont prises".
Outre la traque de Salah Abdeslam, les enquêteurs tentent d'éclaircir les éventuelles complicités dont peuvent avoir bénéficié les tueurs. La garde à vue de Jawad Bendaoud, qui avait fourni un appartement de repli à Saint-Denis, aux portes de Paris, à un organisateur présumé des attaques, Abdelhamid Abaaoud, a été prolongée dimanche de manière exceptionnelle, pour 24 heures. Elle ne pourra aller au-delà de mardi.
Le rôle d'Abaaoud, un des jihadistes francophones les plus connus, mort dans l'assaut policier de mercredi à Saint-Denis, se précise. Les empreintes de ce Belgo-Marocain ont été retrouvées sur une kalachnikov dans la voiture des tueurs des bars et restaurants parisiens, dont il a pu faire partie.
En revanche, un homme qui s'est fait exploser lors de l'assaut à Saint-Denis n'a toujours pas été identifié, et son ADN est inconnu de la police française.
Les enquêteurs ont par ailleurs découvert que deux kamikazes du Stade de France avaient suivi le chemin des réfugiés pour venir en Europe, tous deux contrôlés début octobre en Grèce avec des passeports syriens, ce qui risque de raviver le débat sur les conditions de maintien de la libre-circulation dans l'espace Schengen.
Cette semaine, la France, traumatisée, rendra un hommage national à ses morts, vendredi aux Invalides. Un premier enterrement a eu lieu samedi, à Hasnon (Nord), selon La Voix du Nord. Sébastien Proisy, 38 ans, a été tué à la terrasse d'un restaurant rue Bichat. D'autres obsèques seront célébrées dans les prochains jours.
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