L'Algérien Mokhtar Belmokhtar, chef du groupe jihadiste Al-Mourabitoune, fidèle à Al-Qaïda, "est sans doute à l'origine" de l'attentat à l'hôtel Radisson Blu à Bamako, a déclaré vendredi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
"Il est recherché par de nombreux pays depuis longtemps, il est sans doute à l'origine de cet attentat, encore qu'on n'en est pas tout à fait certain", a dit le ministre sur TF1.
L'attaque de l'hôtel a fait au moins 27 morts parmi les clients et trois parmi les assaillants, selon un dernier bilan de source militaire malienne.
Dans un communiqué lu au téléphone au site mauritanien Al-Akhbar et à la chaîne de télévision panarabe Al-Jazeera, Al-Mourabitoune a revendiqué cet attentat comme une opération conjointe avec al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cette revendication n'a pas été officiellement authentifiée.
Le groupe avait revendiqué une précédente attaque le 7 mars contre un hôtel de Bamako, la première visant des Occidentaux dans la capitale, qui avait fait cinq morts, trois Maliens, un Français et un Belge.
"Il faut dire que Al-Mourabitoune, ce groupe terroriste qui se réclame d'Al-Qaïda, c'est un mélange de fondamentalistes et de grand brigandage, de grand banditisme, qui utilisent des trafics d'armes, des trafics de drogue pour s'alimenter financièrement", a poursuivi le ministre français.
Interrogé sur l'efficacité de l'opération militaire française Barkhane au Sahel, Jean-Yves Le Drian a assuré que des progrès avaient été accomplis dans la lutte contre les jihadistes.
"Nous avons vraiment depuis que nous sommes en action sur l'ensemble de la zone permis une réduction très sensible des groupes terroristes, nous ne sommes pas du tout dans la situation où nous étions en janvier 2013 (date du déclenchement de l'opération militaire française au Mali). Mais c'est vrai qu'il y a des questions autour de la Libye parce que beaucoup de ces groupes vont se ressourcer dans le sud de la Libye et reviennent".
"Ce combat-là est permanent, il y a 3.800 soldats français sur l'ensemble de la zone mais ce sont des territoires gigantesques", a-t-il fait valoir. "On arrivera à force de persévérance à aboutir à l'éradication de ces groupes", a-t-il assuré.
Le ministre a précisé que la France (6.000 ressortissants vivent au Mali) ne comptait pas a priori de ressortissants parmi la vingtaine de victimes de l'attentat de Bamako.
"A ma connaissance, à cet instant, il n'y aurait pas de Français mais je reste très prudent, l'assaut s'est terminé il y a à peine une heure et donc on n'a pas encore pu identifier l'ensemble des victimes", a-t-il déclaré. "Je reste prudent" mais "une vingtaine de Français qui étaient dans l'hôtel sont en sécurité à l'ambassade de France", a-t-il ajouté.
Interrogé sur le rôle précis des forces spéciales françaises envoyées en urgence du Burkina au Mali, le ministre s'est refusé à le détailler. "Elles ont été tout à fait opérationnelles en assistance des forces maliennes", s'est-il borné à dire.
En plus des forces spéciales, la France a envoyé vendredi au Mali une quarantaine de gendarmes du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale), selon le ministère français de l'Intérieur. Ils y auront une "mission de conseil et de soutien" aux forces de sécurités maliennes.
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