Les dirigeants israéliens ont salué vendredi la libération de Jonathan Pollard, juif américano-israélien emprisonné pendant 30 ans aux Etats-Unis pour espionnage, avec une retenue destinée à ménager le grand allié américain.
L'ex-brillant analyste de l'US Navy, âgé de 61 ans, qui a obtenu la nationalité israélienne en prison en 1995 tout en conservant la citoyenneté américaine, reste soumis à cinq ans d'interdiction de quitter le territoire américain après sa libération.
"Jonathan et Esther (sa femme) ont gagné il y a quelques heures l'appartement dans lequel ils vont passer le shabbat", a annoncé dans un communiqué publié en Israël le groupe qui milite depuis longtemps pour sa libération, "Justice pour Jonathan Pollard". Le groupe n'a pas précisé où ils se trouvaient.
"Ils sont remplis de gratitude envers ceux qui se sont engagés pour sa libération pendant toutes ces années", a-t-il ajouté en indiquant que le couple devait publier un communiqué dans la journée.
"Le peuple d'Israël salue la libération de Jonathan Pollard", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué publié très vite après l'annonce de la libération.
"Après trois longues et difficiles décennies, Jonathan est enfin réuni avec sa famille", a-t-il ajouté.
"Après avoir mis le sujet sur la table avec les présidents américains pendant de nombreuses années, j'attendais ce jour avec impatience", a encore souligné M. Netanyahu.
Le ministre israélien de l'Education Naftali Bennett avait fait état jeudi, dans les médias israéliens, d'un mot d'ordre du chef du gouvernement à ses ministres de limiter les déclarations trop enthousiastes afin de ménager Washington.
Jonathan Pollard est resté pendant plusieurs décennies une pomme de discorde majeure entre Israël et l'Amérique, dont les présidents successifs, de Ronald Reagan à Barack Obama, ont toujours refusé sa libération anticipée, malgré les pressions des gouvernements israéliens.
Sa remise en liberté conditionnelle, annoncée fin juillet, avait alimenté les spéculations, niées par les responsables américains, d'une possible compensation pour Israël après la signature en juillet de l'accord sur le nucléaire iranien entre Téhéran et les grandes puissances.
Le président israélien Reuven Rivlin et le ministre de la Défense Moshé Yaaalon ont salué cette libération, dans des comuniqués relativement brefs.
"Tout au long de ces années, nous avons ressenti la souffrance de Jonathan et nous nous sommes sentis responsables et dans l'obligation de le faire libérer", a souligné le président israélien.
Le ministre de la Défense a quant à lui souhaité que le premier shabbat (jour de repos hebdomadaire dans la religion juive, du vendredi soir au samedi soir) de Jonathan Pollard "en tant qu'homme libre soit le symbole pour lui d'un nouveau départ".
Jonathan Pollard est devenu pratiquant en prison et respecte les rituels du shabbat.
"Après des dizaines d'années de prières et d'initiatives en faveur de sa libération, nous sommes émus, avec l'ensemble du peuple d'Israël, de voir arrivé le jour où notre frère Jonathan retrouve la liberté", a de son côté déclaré le grand rabbin d'Israël David Lau.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.