Les Etats-Unis ont mis en garde contre des menaces d'attentats en Italie et signalé cinq suspects aux autorités, qui tentaient jeudi de les identifier, le préfet de Rome appelant à "garder son sang-froid" à l'approche du Jubilé.
Sur son site internet, l'ambassade des Etats-Unis à Rome énumère les sites "identifiés comme cibles potentielles" par le FBI (police fédérale américaine): la place Saint-Pierre à Rome, le Duomo et la Scala de Milan, "les églises, synagogues, restaurants, théâtres et hôtels" des deux villes.
"Des groupes terroristes peuvent utiliser des méthodes similaires à celles utilisées dans les récents attentats de Paris", ajoute l'ambassade, sans pour autant déconseiller directement de se rendre dans ces lieux.
En outre, le FBI a signalé mercredi cinq suspects aux forces de sécurité italiennes, qui "travaillent pour (les) identifier", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, à la télévision Rai 3.
Parallèlement, deux Syriens ont été arrêtés jeudi à l'aéroport de Bergame, près de Milan, alors qu'ils s'apprêtaient à prendre un vol pour Malte en possession de faux passeports autrichien et norvégien, ont rapporté les médias italiens.
La police a trouvé dans la mémoire de leurs téléphones portables des photos d'individus en tenue de guerre et des images "pouvant être liées" à l'organisation de l'Etat islamique (EI) et désormais examinées par les services italiens de renseignement.
Depuis les attentats de Paris, l'Italie est passée au niveau 2 de l'alerte sécurité, juste un cran en-dessous du niveau maximal déclenché en cas d'attentat sur son sol, et les mesures de sécurité ont été renforcées.
Cependant, M. Gentiloni a appelé au calme: "Nous ne devons pas devenir prisonniers de ces alertes, ce serait un cadeau à Daech", l'acronyme en arabe de l'EI.
- sang-froid -
Le préfet de la capitale, Franco Gabrielli, a lui aussi appelé les Italiens à "garder leur sang-froid, sans pour autant sous-estimer" les menaces, alors que le Jubilé de la miséricorde voulu par le pape François doit attirer des millions de pèlerins à Rome à partir du 8 décembre.
"Je suis suffisamment adulte et vacciné pour savoir que les prochaines semaines seront compliquées, mais nous devons faire l'effort de préserver notre unité et notre cohésion, sans banaliser ni amplifier les choses", a-t-il encore souligné.
A Rome, où patrouillaient déjà 1.300 militaires, 700 hommes supplémentaires ont été déployés dans les rues, le métro, les centres commerciaux Des renforts ont également été envoyés à Milan, où des détecteurs de métaux ont été mis en place au Duomo.
Toute la journée, les fausses alertes au colis suspect ont perturbé les transports en commun, provoquant au moins quatre fermetures de stations à Rome et à Milan.
Régulièrement citée comme cible par la propagande de l'EI, l'Italie n'a vu qu'une cinquantaine de ses résidents partir se battre au côté de l'EI en Syrie, et les jihadistes présumés y sont étroitement surveillés, selon des experts du renseignement.
Le pays s'appuie aussi sur une longue expérience de lutte contre le terrorisme.
Selon le ministre de l'Intérieur, Angelino Alfano, 55 suspects islamistes ont été expulsés depuis le début de l'année, dont quatre imams radicaux.
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