Plusieurs pays des Balkans filtrent les migrants par nationalité, permettant le passage aux Irakiens, Syriens et Afghans et interdisant à ceux venant de pays où il n'y a pas de conflit de poursuivre leur route vers l'Europe occidentale.
"Depuis hier après-midi (mercredi), les autorités serbes autorisent l'entrée dans le pays de réfugiés venant uniquement d'Afghanistan, Syrie et Irak", a expliqué une porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Melita Sunjic.
La Macédoine a pris une mesure similaire.
Le ministre serbe chargé des réfugiés, Aleksandar Vulin, a ultérieurement affirmé que les "migrants économiques", c'est-à-dire ceux provenant de pays où il n'y a pas de conflit, ne pouvaient plus entrer dans son pays.
M. Vulin a indiqué que la Croatie voisine, ainsi que la Slovénie, pays qui se trouvent sur l'itinéraire des migrants, ne souhaitaient plus accueillir certains migrants et affirmé que la Serbie ne voulait pas se retrouver avec eux coincés sur son territoire.
"Nous n'allons pas permettre l'entrée en Serbie à ceux qui ne pourront pas continuer leur route" via la Croatie et la Slovénie, a-t-il dit à l'agence Tanjug.
"Nous ne sommes pas le pays où les migrants souhaitent rester. La Serbie est un pays de passage et c'est ce qu'elle va rester", a-t-il ajouté.
C'est une demande de la Slovénie à l'adresse de la Croatie qui a provoqué ces réactions en chaîne.
- Syriens, Irakiens ou Afghans -
Zagreb a refusé une demande slovène d'accepter le retour sur son territoire de 162 migrants que Ljubljana entendait refouler car ils venaient de pays où il n'y a pas de conflit, a-t-on annoncé jeudi de source policière croate.
"La Slovénie nous a demandé (mercredi) d'accepter 162 personnes. Nous avons refusé et nous avons informé nos voisins de cette situation", a déclaré un porte-parole de la police, Domagoj Dzigumovic.
Malgré ces divergences, le passage de migrants de Croatie en Slovénie se poursuivait jeudi, a-t-on appris de source officielle croate.
M. Dzigumovic a affirmé qu'une vidéo-conférence était prévue jeudi après-midi entre les responsables régionaux chargés de la crise des migrants pour parler de la situation.
A l'entrée en Serbie, dans la région du village de Miratovac (sud), les migrants doivent présenter des documents d'identité ou au moins des documents venant des autorités grecques ou macédoniennes prouvant leur identité.
"Tous ceux qui ne sont pas Syriens, Afghans ou Irakiens sont refoulés vers la Macédoine", a fait valoir la porte-parole du HCR.
La Macédoine voisine filtre aussi les migrants en provenance de Grèce mais en dressant une liste de pays dont les ressortissants ne peuvent pas passer (Maroc, Sri Lanka, Soudan, Liberia, Congo et Pakistan), a ajouté Mme Sunjic.
Interrogé par téléphone par l'AFP, Jasmin Redzepi, responsable d'une ONG d'aide aux migrants à la frontière gréco-macédonienne, a indiqué que Skopje laissait également passer uniquement les ressortissants irakiens, afghans et syriens.
Selon un photographe de l'AFP, quelque 300 migrants attendaient depuis jeudi matin de passer de Grèce en Macédoine, à Gevgelija. Des forces de police sont déployées le long de la frontière.
Plus de 800.000 migrants sont arrivés en Europe par la mer et nombre d'entre eux via les Balkans depuis le début de l'année, en majorité depuis le Moyen-Orient.
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