Les dirigeants de 21 pays d'Asie-Pacifique ont appelé, jeudi, à renforcer la coopération mondiale dans la lutte contre le terrorisme après une vague d'attentats revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), au dernier jour d'un sommet économique régional à Manille.
Le Forum annuel de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec), accueilli cette année par les Philippines, a pour objectif de renforcer l'unité économique mais est souvent dominé par d'autres événements.
A peine arrivé à Manille en début de semaine, le président américain, Barack Obama, a ainsi exprimé ouvertement son soutien aux pays alliés des Etats-Unis en Asie du sud-est face à la Chine, qui revendique des droits de souveraineté sur des territoires disputés sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale.
Le spectre du terrorisme a aussi plané sur le sommet après les récents attentats meurtriers commis en France, au Liban et contre un avion de ligne russe en Egypte, tous revendiqués par les jihadistes de l'EI aux méthodes ultra-violentes.
"Nous condamnons fermement tous les actes, méthodes et pratiques du terrorisme dans toutes ses formes et manifestations", ont indiqué dans une déclaration finale les dirigeants présents au sommet, parmi lesquels M. Obama et le président chinois, Xi Jinping.
"Nous ne laisserons pas le terrorisme menacer les valeurs fondamentales qui soutiennent nos économies libres et ouvertes. Nous insistons sur le besoin urgent d'accroître la coopération internationale et la solidarité dans la lutte contre le terrorisme", ont-ils ajouté.
Plus tôt dans la journée, M. Xi a condamné le meurtre d'un otage chinois par l'EI, qui a également affirmé avoir tué un otage norvégien: "le terrorisme est l'ennemi commun des êtres humains", a-t-il déclaré, selon l'agence Chine nouvelle.
L'EI était également un thème majeur de la rencontre entre M. Obama et le nouveau Premier ministre canadien, Justin Trudeau, en marge du sommet.
Le président américain a répété que la fin de la guerre civile en Syrie ne serait pas possible avec le maintien du président Bachar al-Assad, soutenu par Moscou.
"Je n'imagine pas une situation dans laquelle nous pouvons mettre fin à la guerre civile en Syrie, avec Assad qui resterait au pouvoir", a-t-il dit.
- Attaques redoutées -
La région Asie-Pacifique, très peuplée et aux économies dynamiques, a été largement épargnée par les attaques perpétrées par l'EI, qui s'est emparé d'importants territoires en Syrie et en Irak.
Mais nombre de pays tels l'Indonésie, la Malaisie et Singapour redoutent que certains de leurs ressortissants ne combattent dans les rangs des jihadistes et ne commettent des attaques sur leur sol une fois de retour au pays.
Les pourparlers avant le début du sommet ont été également dominés par la dispute entre les Etats-Unis et la Chine concernant les problèmes en mer de Chine méridionale.
Pékin y effectue d'énormes opérations de remblaiement d'îlots, transformant des récifs coralliens en ports, pistes d'atterrissage et infrastructures diverses. Des plus petits pays comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Taïwan ont également des revendications - qui se chevauchent parfois - sur cette zone et ont construit eux aussi des infrastructures, plus modestes, sur des îles disputées.
A l'occasion de ce sommet à Manille, de nombreuses routes ont été fermées à la circulation et plus de 20.000 policiers et soldats mobilisés, provoquant des embouteillages monstres dans cette capitale déjà tristement célèbre pour ses bouchons en temps normal.
Cependant, des centaines de manifestants anti-Apec ont réussi à renverser des barrières pour s'approcher d'autres barricades à environ un km du lieu du sommet, avant d'être dispersés à coups de canons à eau par des policiers anti-émeute.
Les manifestants protestaient contre les négociations de libre-échange de l'Apec qui, selon eux, favorisent les grandes entreprises au détriment des pauvres et dénonçaient le coût exorbitant de l'organisation d'un tel forum.
Barack Obama et d'autres dirigeants de nations d'Asie du sud-est venus au forum de Manille devaient se rendre ensuite en Malaisie, pour un autre sommet régional sur lequel devrait aussi planer les disputes en mer de Chine méridionale.
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