Depuis les attentats de vendredi soir, qui ont fait au moins 129 morts et 352 blessés à Paris, jusqu'à l'assaut de la police mercredi matin à Saint-Denis, la France est secouée depuis cinq jours par une violence d'ampleur encore inconnue:
- "C'est une horreur" -
- Vendredi à 21H20, un kamikaze se fait exploser à proximité du Stade de France, à Saint-Denis, pendant un match amical France-Allemagne. Un passant est tué et François Hollande est exfiltré des tribunes. Deux autres kamikazes se font exploser aux abords du stade sans tuer de passants.
- A Paris, dans le Xe arrondissement, des assaillants arrivés en voiture tuent 15 personnes au fusil d'assaut, aux terrasses du bar Le Carillon et du restaurant Le Petit Cambodge.
Peu après, dans le XIe, cinq personnes sont tuées devant le bar A la Bonne Bière, puis 19 autres, à la terrasse de La Belle Equipe. Quelques minutes plus tard, un kamikaze se donne la mort au bar Le Comptoir Voltaire, faisant un blessé grave.
- A 21H40, boulevard Voltaire, trois tueurs arrivés en voiture font irruption dans la salle de concert Le Bataclan. Ils évoquent l'action de la France en Syrie et en Irak avant de tuer 89 personnes. Trois heures plus tard, le Raid et la BRI donnent l'assaut. Les trois assaillants sont tués par l'explosion de leurs ceintures piégées. "C'est une horreur", déclare François Hollande.
- Rapidement, la police identifie plusieurs assaillants.
- La riposte de Hollande -
- Dès vendredi minuit, François Hollande convoque un Conseil des ministres exceptionnel, instaure l'état d'urgence et le rétablissement des contrôles aux frontières.
- Samedi, le président décrète un deuil national de trois jours, parle d'"acte de guerre" et accuse le groupe Etat islamique (EI). Ce dernier revendique les attentats peu après.
- Dimanche, François Hollande ordonne un bombardement massif du fief de l'EI en Syrie, Raqa, que les avions français bombarderont de nouveau lundi et mardi.
- Lundi, à midi, une minute de silence en hommage aux victimes est observée dans toute la France. Les établissements scolaires, culturels et touristiques, fermés le week-end, sont rouverts.
- Devant le Congrès à Versailles, François Hollande déclare qu'il demandera au Parlement la prolongation de l'état d'urgence pour trois mois et une révision constitutionnelle. Il ajoute qu'il rencontrera Vladimir Poutine et Barack Obama pour parvenir à "une grande et unique coalition" contre l'EI. Ces rencontres auront lieu les 24 et 26 novembre, précise l'Elysée le lendemain.
- L'enquête et l'assaut -
- Depuis l'entrée en vigueur de l'état d'urgence, 118 assignations à résidence ont été prononcées, et 414 perquisitions administratives ont été menées, selon un bilan mercredi du ministre de l'Intérieur.
- Les enquêteurs recherchent particulièrement Salah Abdeslam, membre du commando et frère d'un des kamikaze, et Abdelhamid Abaaoud, possible inspirateur du carnage, qui ont l'un et l'autre des attaches avec la commune belge de Molenbeek.
- A Wembley, mardi, lors du match amical de football France-Angleterre, tout le stade entonne la Marseillaise. Mais en Belgique et en Allemagne, les matchs Belgique-Espagne et Allemagne-Pays-Bas sont annulés.
- Mercredi vers 04h20, la police donne l'assaut, dans le centre piétonnier de Saint-Denis, au nord de Paris, à un appartement. Il est occupé par un groupe qui, selon le procureur de Paris François Mollins, pouvait passer à l'acte compte tenu de son organisation et de son armement.
La cible est Abaaoud. Deux ou trois personnes, selon le procureur, sont tuées dans l'appartement, dont sans doute une femme kamikaze. Cinq policiers sont blessés. Au total, huit personnes, dont une femme, sont interpellées, dont trois étaient dans l'appartement. Abdelhamid Abaaoud et Salah Abdeslam ne sont pas parmi eux.
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