Le président français, François Hollande, a annoncé lundi que la France allait intensifier ses frappes en Syrie et qu'il rencontrerait les présidents Barack Obama et Vladimir Poutine en vue d'une "grande coalition" pour "détruire" le groupe Etat islamique (EI), parallèlement à un renforcement de la sécurité intérieure.
"Nous ne sommes pas engagés dans une guerre de civilisation" car "les assassins" de l'EI "n?en ont aucune", a affirmé le président devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles trois jours après les plus meurtriers attentats qu'ait connus la France (au moins 129 morts).
Evoquant une période "d'une exceptionnelle gravité", il a affirmé sur un ton solennel que le peuple français est "un peuple courageux qui ne se résigne jamais et que ceux qui ont entendu défier la République ont toujours été les perdants de l'Histoire". "Nous éradiquerons le terrorisme", a-t-il martelé.
Il a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU "dans les meilleurs délais pour adopter une résolution marquant cette volonté commune de lutter contre le terrorisme".
M. Hollande rencontrera aussi "dans les prochains jours" ses homologues russe et américain "pour unir nos forces et atteindre un résultat qui, pour l'instant, est encore renvoyé à trop longtemps", a-t-il déclaré. "La France parle à tous, à l'Iran, à la Turquie, aux pays du Golfe", a-t-il souligné.
"La nécessité de détruire Daech () concerne toute la communauté internationale", a justifié le chef de l?État, soulignant que ces attentats ont été "décidés, planifiés en Syrie", "organisés en Belgique", "avec des complicités françaises".
Même si le président syrien, Bachar al-Assad, "ne peut constituer l'issue", François Hollande a souligné que "notre ennemi en Syrie, c'est Daech".
Outre l'intensification des frappes, il a annoncé que le porte-avion Charles-de-Gaulle appareillerait jeudi pour la Méditerranée orientale, "triplant nos capacités d'action".
- 'Contrôles coordonnés et systématiques aux frontières' de l'UE -
Sur le plan intérieur, M. Hollande a demandé au Parlement, qui en sera saisi dès mercredi, une prolongation de trois mois de l'état d'urgence. Il a aussi annoncé que la Constitution serait révisée pour permettre aux pouvoirs publics "d'agir contre le terrorisme de guerre".
Ces mesures, a-t-il souligné, avaient été proposées en 2007 par un comité présidé par l'ancien Premier ministre Edouard Balladur, plaçant ainsi l'opposition de droite devant ses responsabilités.
Le président a en outre demandé la mise en place de "contrôles coordonnés et systématiques aux frontières" de l'Union européenne et annoncé la création en France de 5.000 emplois supplémentaires dans la police et la gendarmerie, disant assumer ce "surcroît de dépenses" car "le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité" budgétaire.
Il envisage en outre la déchéance de nationalité pour les binationaux en cas de terrorisme et la création d'une garde nationale composée de réservistes.
François Hollande a par ailleurs confirmé que les élections régionales auraient lieu comme prévu les 6 et 13 décembre et que la conférence de l'ONU sur le climat, maintenue fin novembre, serait un "moment d'espérance et de solidarité".
Ce discours de 45 minutes a été ovationné debout par les 577 députés, 348 sénateurs et membres du gouvernement qui ont ensuite entonné la Marseillaise.
C'est la deuxième fois depuis 1848 qu'un chef d'Etat s'exprime au château de Versailles, après Nicolas Sarkozy en 2009 suite à une révision de la Constitution. Droite et gauche avaient approuvé le principe de cette grand-messe sous les ors de l'ancienne résidence des rois de France.
Auparavant, à midi, le président, accompagné notamment par le Premier ministre, Manuel Valls, avait observé à La Sorbonne la minute de silence en hommage aux victimes.
Après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher (17 morts), c'est Manuel Valls qui avait prononcé un vibrant discours applaudi par toute l'Assemblée nationale le 13 janvier.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.