Deux suspects ont été inculpés lundi à Bruxelles pour terrorisme à la suite des attentats meurtriers de Paris mais une vaste opération policière dans le quartier populaire de Molenbeek n'a pas permis d'appréhender un suspect clé des attaques, Salah Abdeslam, apparemment toujours en fuite.
Les deux suspects ont été inculpés pour "attentat terroriste" et "participation aux activités d'un groupe terroriste" puis placés en détention provisoire.
Selon la presse belge, ces deux hommes se trouvaient dans une voiture remontant de Paris, contrôlée samedi matin à Cambrai (nord de la France) puis interceptée dans la commune bruxelloise de Molenbeek.
Un troisième homme contrôlé à Cambrai, qui avait présenté des papiers au nom de Salah Abdeslam, semble avoir échappé de justesse aux gendarmes français samedi matin lors d'un contrôle routier à Cambrai.
Les forces de l'ordre ont laissé la voiture dans laquelle il se trouvait avec deux autres personnes repartir en direction de la Belgique, faute d'informations le mettant en cause quelques heures après les attentats, selon des sources concordantes.
La justice belge a émis un mandat d'arrêt international contre ce Français né à Bruxelles, âgé de 26 ans, décrit comme "l'ennemi public numéro un" par certains médias belges.
Abdeslam est le frère d'un des kamikazes morts dans les attaques qui ont fait 129 morts à Paris vendredi soir et ont été revendiquées par le groupe Etat islamique. Dans un appel à témoins, la police française le décrit comme "dangereux".
La traque a conduit les enquêteurs belges à monter lundi matin une opération d'envergure pour tenter de l'appréhender dans son fief, le quartier populaire de Molenbeek à Bruxelles, réputé comme un sanctuaire du jihadisme international en raison des attaches qu'y ont eu plusieurs auteurs d'attaques ces dernières années.
"L'opération est terminée et le résultat est négatif () Personne n'a été arrêté", a déclaré le porte-parole du parquet, Eric Van Der Sypt, à l'AFP. Il avait précisé dans la matinée qu'il ne pouvait dire si Salah Abdeslam se trouvait effectivement dans l'appartement autour duquel des unités spéciales de la police avaient été déployées en masse, accompagnées par des pompiers et des équipes de déminage.
- Chasse à l'homme -
C'est Salah Abdeslam qui a loué l'une des deux voitures utilisées par les tueurs, l'autre ayant été louée par son frère Brahim, 31 ans, qui s'est fait exploser devant un bar Boulevard Voltaire vendredi soir, blessant grièvement une personne.
Ces véhicules, loués en début de semaine dernière en région bruxelloise, ont été retrouvés par la police française, près de la salle de concert du Bataclan --où au moins 89 personnes sont mortes-- et en proche banlieue.
Le troisième membre de la fratrie Abdeslam, Mohamed, avait été interpellé samedi à Molenbeek, mais il a été relâché lundi en début d'après-midi "sans la moindre inculpation, ce qui veut dire qu'il n'y a pas le moindre indice contre lui", a précisé à l'AFP son avocate, Me Nathalie Gallant.
"Il a un alibi. Vendredi soir, il était avec son associé à Liège (est de la Belgique), où ils travaillent sur un projet de rénovation d'un lounge bar. (Les déclarations de) son associé, sa téléphonie" ont confirmé "qu'il ne pouvait pas être à Paris vendredi", a ajouté Me Gallant. "Il n'avait pas eu de contacts avec ses frères ces derniers jours", a-t-elle assuré.
Au total, la justice belge a relâché lundi cinq des sept suspects qui avaient été interpellés samedi à Bruxelles dans le cadre du volet belge de l'enquête, a indiqué le parquet.
Par ailleurs, la police néerlandaise menait lundi après-midi une opération policière d'envergure près d'une grange à proximité de la frontière belge, selon les médias néerlandais, sans qu'un lien ait été établi à ce stade avec les attaques de Paris. Deux personnes ont été arrêtées.
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