Plus de 150 perquisitions ont été menées après les attentats les plus meurtriers de l'histoire de France et le pays, encore sous le choc, débute sa semaine par une minute de silence lundi à midi en hommage aux victimes.
En riposte à la revendication des attentats par l'Etat islamique (EI), la France a bombardé lourdement dimanche soir le fief de l'organisation jihadiste à Raqa, dans le nord de la Syrie, détruisant un camp d'entraînement et des dépôts d'armes.
De leur côté, les enquêteurs poursuivent leur travail d'identification des kamikazes jihadistes, qui ont causé la mort d'au moins 129 personnes et 352 blessés, et de leurs connexions en Belgique et Syrie.
"Plus de 150 perquisitions" ont été menées dans les milieux islamistes, a annoncé Manuel Valls, "et ça va continuer" dans le cadre de l'état d'urgence. A Lyon, des armes ont été saisies, dont un lance-roquettes, des gilets pare-balles, plusieurs pistolets et une kalachnikov. Cinq interpellations ont été réalisées, selon une source proche du dossier.
Lundi matin, les Français ont retrouvé le chemin de l'école ou du travail. Malgré l'état d'urgence décrété vendredi soir, "il faut continuer à vivre", a exhorté le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Matilde, 9 ans, en CM1, qui d'habitude vient à l'école toute seule, a demandé à son papa de l'accompagner lundi: "Ca me rassure", glisse-t-elle. Dans une école maternelle parisienne, le tableau à l'entrée prévient que les sorties sont suspendues "jusqu'à nouvel ordre".
A 12H00, le pays se figera en hommage aux victimes - 103 morts sont déjà identifiés - des attaques parisiennes coordonnées et sans précédent qui ont frappé vendredi soir le Stade de France, la salle de spectacle du Bataclan et plusieurs bars et restaurants du centre de la capitale. Métro, RER, bus et tramways s'arrêteront.
Une heure plus tard, les musées, salles de spectacle et autres établissements culturels, fermés durant le week-end, rouvriront.
Côté politique, à 16H00, François Hollande s'adressera aux députés et sénateurs réunis en Congrès à Versailles pour "rassembler la Nation".
La France va "vivre longtemps" avec la menace du terrorisme et doit se préparer à la possibilité de "nouvelles répliques" dans "les jours qui viennent, dans les semaines qui viennent", a prévenu le Premier ministre.
Les enquêteurs poursuivent leurs investigations sur les "trois équipes de terroristes" qui auraient, selon la justice, mené ces attaques.
- Des attentats "préparés à l'étranger" -
Trois des sept kamikazes morts dans les attaques ont été identifiés: Omar Ismaïl Mostefaï, né à Courcouronnes (Essonne) et fidèle d'une mosquée près de Chartres, est un des assaillants du Bataclan, Bilal Hadfi, 20 ans, s'est fait sauter au Stade de France et Brahim Abdeslam, 31 ans, s'est fait exploser boulevard Voltaire. Ces deux derniers, résidant en Belgique, ont la nationalité française.
Abdeslam fait partie d'une fratrie sur laquelle se concentrent les enquêteurs: un de ses frères, Mohamed, a été placé en garde à vue en Belgique ainsi que six autres personnes.
Les services antiterroristes sont sans nouvelle d'un troisième, Salah, qui pourrait être un des kamikazes ou en fuite, selon des sources proches du dossier. La justice belge a émis un mandat d'arrêt international et la police française a lancé un appel à témoin à l'encontre de cet "individu dangereux". Il a été identifié comme ayant loué une Polo noire immatriculée en Belgique retrouvée garée devant le Bataclan, où l'attaque la plus sanglante a fait au moins 89 morts au terme d'une prise d'otages.
Brahim a de son côté loué une Seat noire, également immatriculée en Belgique et retrouvée à Montreuil, en proche banlieue parisienne, avec à son bord trois kalachnikov, onze chargeurs vides et cinq pleins.
Les liens avec la Belgique sont clairs. Les attentats "ont été préparés à l'étranger et ont mobilisé une équipe d'acteurs situés sur le territoire belge et qui ont pu bénéficier, l'enquête le dira, de complicités en France", a affirmé Bernard Cazeneuve dimanche, après un entretien avec son homologue belge Jan Jambon.
- L'union nationale malmenée -
L'enquête belge se concentre sur la commune bruxelloise de Molenbeek, considérée comme une plaque tournante des jihadistes.
Selon le journal flamand De Standaard, Brahim Abdeslam avait dans le passé côtoyé un jihadiste belge notoire de l'EI, Abdelhamid Abaaoud, considéré en Belgique comme le cerveau des attaques déjouées en janvier dans la ville belge de Verviers. Un lien existe entre ces deux hommes mais il est trop tôt pour en préciser la nature, a confirmé une source proche de l'enquête à l'AFP.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.