Plus d'un millier de personnes ont assisté dimanche soir, en la cathédrale Notre-Dame-de-Paris pleine à craquer, et à la grande synagogue de la Victoire à des cérémonies religieuses en hommage aux victimes des attentats en présence de plusieurs personnalités pour "prier" et "porter l'espérance".
18H15: le glas retentit dans la nuit. Puis la messe commence à Notre-Dame. "Des hommes et des femmes ont été sauvagement exécutés, de façon anonyme", déclare en préambule l'archevêque de Paris, André Vingt-Trois. "Notre assemblée ce soir a pour premier but de partager la peine de leurs proches, de leurs amis, de prier pour eux", ajoute-t-il, "de prier aussi pour notre ville et pour notre pays".
Au cours de la messe, une variation de Marseillaise, improvisée par l'organiste, s'élève dans la cathédrale comble, a constaté une journaliste de l'AFP. Selon le diocèse, 1.500 personnes sont réunies dans l'édifice. Au premier rang figurent notamment la maire de Paris Anne Hidalgo, le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, les anciens Premiers ministres François Fillon et Alain Juppé ainsi que l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing.
Dans son homélie, Mgr Vingt-Trois invite les croyants à porter "l'espérance" et à "en témoigner comme un réconfort". "Nous ne pouvons répondre à la sauvagerie barbare que par un surcroît de confiance en nos semblables et en leur dignité", assène-t-il.
Faute de place, des centaines de personnes, massées dehors, écoutent une retransmission en direct sur leur smartphone. La police a bouclé le parvis de la cathédrale, fouillant les fidèles venus assister à la cérémonie.
Pour Olivier, un Parisien de 53 ans, c'est important de "montrer le beau visage de Dieu. Ces gens qui tuent au nom de Dieu lui crachent à la gueule". "Montrer aussi qu'on n'a pas peur quand sept illuminés zigouillent des gens", complète-t-il.
"On est venus pour se rassurer parce qu'on est un peu tous dans le même bateau", dit Katia, 26 ans, "pas croyante". "Pour se dire qu'on est vivants, et qu'on a prévu de le rester."
Vers 20H00, le parvis se vide. Moment de grâce, une femme, manteau de fourrure noire, fleur rouge à la main, entonne un vibrant Ave Maria, a capella, devant la cathédrale. Très émue: "J'avais envie de chanter".
Au même moment, au pupitre de la Grande synagogue de la Victoire, un homme entonne un chant en hébreu devant plus de 300 personnes.
"Cette prière est pour les âmes des victimes et pour que les blessés guérissent", clame Michel Gugenheim, grand rabbin de Paris, déplorant "tant de vies et de potentialités perdues".
"Un deuil, c'est un temps où l'on réfléchit au-delà de l'émotion immédiate", affirme de son côté Haïm Korsia, le grand rabbin de France, appelant à ne pas céder à la panique et à ne "pas vivre en voyant chacun comme une menace potentielle".
"Ce qui s'est passé est abominable et ça fait peur, mais il faut rebondir et ne pas céder au pessimisme", renchérit parmi le public Régine Gozlan, 63 ans, venue "pour faire communion et prier pour ceux qui souffrent".
La mine basse, les yeux embués pour certains, les fidèles se lèvent une dernière fois pour entonner une Marseillaise, accompagnés de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, de la députée des Yvelines Valérie Pécresse, et de la maire du IXe arrondissement Delphine Bürkli.
Après l'hymne national qui a vibré sous les hauts plafonds, la cérémonie se referme par une minute de silence.
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