Les opérations de recherche des corps se poursuivaient dimanche en Alsace où une rame d'essai TGV a déraillé samedi avec à son bord des enfants, faisant au moins 11 morts et 37 blessés, un accident "inexpliqué" selon la SNCF.
"A l'heure actuelle, l'accident est inexpliqué. Personne n'est capable d'établir un arbre des causes", a déclaré le président du directoire de la SNCF Guillaume Pepy, lors d'une conférence de presse à Paris.
Le patron de la SNCF a évoqué un accident "sans précédent" et "un choc énorme" pour la société de transport ferroviaire, qui n'avait jamais connu de déraillement mortel dans l'histoire du TGV depuis sa mise en service en 1981.
Les onze tués faisaient partie d'une équipe de 49 techniciens et cheminots à bord de la rame qui effectuait un essai sur la ligne LGV destinée à relier Paris à Strasbourg en 1H48 à partir d'avril 2016, contre 2H20 actuellement. "Il est raisonnable de penser" que la mise en service de cette ligne sera reportée, a affirmé dimanche Jacques Rapoport, président délégué du directoire de la SNCF.
Un nouveau bilan de la catastrophe, fourni dimanche en début d'après-midi par le procureur-adjoint du parquet de Strasbourg, Alexandre Chevrier, faisait état de 11 morts et de quatre personnes au pronostic vital engagé. Le procureur-adjoint n'a pas précisé l'âge des victimes.
Douze personnes blessées étaient en urgence absolue et 25 autres en urgence relative.
"Aucun corps n'a été retrouvé", a-t-il dit: "Seuls des morceaux de corps pouvant appartenir aux victimes recensées" ont été découverts.
Un porte-parole de la SNCF a affirmé dimanche qu'il y avait "quelques enfants" à bord de la rame. Il a indiqué "qu'il y en a(vait) parmi les blessés", sans préciser si leurs blessures étaient "légères ou graves".
Le parquet de Strabourg a ouvert une enquête pour "homicide et blessures involontaires". Selon le procureur-adjoint, les recherches ont déjà permis de retrouver des boîtes noires de la rame.
Celles-ci "ont pu être saisies, mises à l'abri aux fins d'exploitation" et constitueront "un élément extrêmement important pour comprendre ce qui a pu se passer".
- Des enfants à bord -
Sur le site de l'accident, plusieurs camions-grues et camions de portage procédaient dimanche aux opérations de levage de la rame, qui a chuté dans l'eau et sur une berge, près d'un pont enjambant un bras du canal de la Marne au Rhin, au nord-ouest de Strasbourg.
"Toutes les hypothèses de l'accident restent ouvertes, celle d'un acte criminel ou d'un attentat n'est pas une hypothèse exclue à ce stade mais pas privilégiée. On ne peut être que très prudent", a dit M. Chevrier.
"Il faut un travail d'expertise très approfondi, et donc très long, pour déterminer la ou les causes. A ce stade, nous n'avons pas d'éléments de certitude, tout est ouvert", a-t-il ajouté.
La rame d'essai circulait à quelque 350 km/h, selon une source proche de l'enquête. Elle aurait "déraillé en raison d'une vitesse excessive", a indiqué Dominique-Nicolas Jane, directeur de cabinet du préfet d'Alsace.
Selon le syndicat SUD Rail, ce TGV effectuait des "essais de survitesse" avant de dérailler.
"L'enquête doit déterminer le nombre de personnes présentes dans le train" et combien parmi elles "n'étaient pas habilitées à y être", a déclaré un porte-parole de la SNCF.
Les enquêtes "permettront d'éclairer () qui sont ces accompagnants, pourquoi étaient-ils à bord, dans quelles circonstances avaient-ils été admis à monter dans cette rame", a renchéri M. Pepy dimanche matin sur France Info.
"Ca n'est pas une pratique que la SNCF reconnaît. On n'est pas dans une phase touristique ou dans une phase amicale. Un train de test est un train de test", a-t-il dit.
Selon la SNCF, parmi les personnes habilitées à participer au test se trouvaient "des ingénieurs de Systra (filiale de la SNCF), et leurs collaborateurs qui ont tous travaillé sur le chantier de la ligne".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.