Gardes à vue, voiture avec des kalachnikovs retrouvée: l'enquête sur les attentats les plus meurtriers de l'histoire en France et la recherche d'éventuels complices progressait dimanche, une journée marquée par le recueillement et l'appel à l'unité nationale.
Au coeur des investigations, l'identification des membres des "trois équipes de terroristes" évoquées par le procureur de Paris, qui s'en sont pris au Stade de France, au Bataclan et à plusieurs bars et restaurants parisiens.
L'enjeu est notamment de savoir si les trois personnes interpellées samedi en Belgique faisaient partie du commando, dont 7 membres sont morts, ou si une autre équipe est dans la nature.
Plusieurs fusils d'assaut kalachnikov ont été découverts dans une voiture Seat noire utilisée par les assaillants et aperçue sur les lieux de trois fusillades, retrouvée à Montreuil, une commune limitrophe de Paris, selon une source judiciaire.
Un des assaillants responsables des attaques revendiquées par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) a été identifié quelques heures après ces attentats qui ont fait au moins 129 morts et 352 blessés.
Ce Français de 29 ans, Omar Ismaïl Mostefaï, a participé à la prise d'otages sanglante dans la salle de spectacle du Bataclan. Né à Courcouronnes (Essonne), il était fiché pour sa radicalisation islamiste, mais n'avait "jamais été impliqué" dans un dossier terroriste, selon le procureur de Paris, François Molins.
Il fréquentait la mosquée de Lucé, près de Chartres (Eure-et-Loir), selon une source proche de l'enquête. Dimanche, le président de la mosquée Abdallah Benali, a assuré qu'il ne le "connaissait pas".
Les enquêteurs tentent de confirmer qu'il a bien séjourné en Syrie en 2014, selon des sources policières.
Condamné à plusieurs reprises pour des délits de droit commun, il n'avait jamais fait de séjour en prison. Il a été identifié par ses empreintes, grâce à un doigt sectionné retrouvé au Bataclan, où se tenait un concert rock lors de l'irruption des jihadistes.
Sept membres de son entourage familial ont été placés en garde à vue, dont son père, un de ses frères et la femme de ce dernier. Leurs domiciles, situés respectivement à Romilly-sur-Seine (Aube) et Bondoufle (Essonne), ont été perquisitionnés samedi soir. Ces gardes à vue visent à procéder à des vérifications, un usage courant dans ce type d'enquête.
- Hollande reçoit la classe politique -
Les enquêteurs ont par ailleurs mis la main, près du corps d'un des trois kamikaze du Stade de France, sur un passeport syrien appartenant à un migrant enregistré en Grèce, selon Athènes.
L'enquête a aussi mis au jour une piste en Belgique, où trois personnes ont été arrêtées. Parmi elles, l'homme qui avait loué une Polo noire utilisée par les kamikazes et retrouvée garée devant le Bataclan, où s'est déroulée la plus meurtrière des attaques qui ont touché Paris vendredi, avec au moins 89 morts. Les terroristes y ont "évoqué la Syrie et l'Irak", d'après le procureur.
Selon François Molins, trois assaillants sont morts au Bataclan, trois autres se sont fait sauter près du Stade de France, où 80.000 personnes, dont le président Hollande, assistaient au match de football France-Allemagne, et un dernier boulevard Voltaire.
Les trois autres attaques ont visé des bars et restaurants notamment rue de Charonne (19 morts) et rue Alibert (15 morts). Les assaillants ont ouvert le feu à des centaines de reprises.
Après son prédécesseur Nicolas Sarkozy dans la matinée, qui lui a demandé des "modifications drastiques" de la politique de "sécurité", le chef de l'Etat reçoit les responsables du Sénat et de l'Assemblée et les chefs de partis pour tenter d'établir l'unité nationale. Avant de s'exprimer lundi devant le Congrès à Versailles.
La journée de dimanche est placée sous le signe du recueillement, avec le début d'un deuil national de trois jours. Les cathédrales, comme Notre-Dame, sonneront le glas.
Musées et salles de spectacle resteront fermés en Île-de-France. Les écoles rouvriront lundi, jour où une minute de silence sera observée à midi partout en France.
- "Acte de guerre" -
Dix mois après les attaques contre le journal Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, qui avaient fait 17 morts, ces attentats ont réveillé de douloureux souvenirs.
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