Au surlendemain des attentats les plus meurtriers en France, le président François Hollande reçoit tout au long de la journée de dimanche l'ensemble des responsables politiques pour préparer la riposte, à commencer par Nicolas Sarkozy qui s'est montré très critique.
Le président avait appelé dès samedi matin les Français à "l'unité", au "rassemblement" et au "sang-froid", un appel qui s'adressait également aux politiques, face aux premières critiques sur la sécurité et la politique étrangère en Syrie, venues de la droite.
En ce premier des trois jours de deuil national en hommage aux victimes des attentats revendiqués par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), le chef de l'Etat, l'air grave, a reçu pendant plus d'une heure son prédécesseur et président du parti Les Républicains à l'Elysée.
M. Sarkozy a réclamé notamment des "modifications drastiques" de la politique de sécurité et au plan européen "une nouvelle politique d'immigration", tout en soulignant qu'il "n'y a "pas de lien" avec les attentats.
Selon des sources proches de son parti, il va aussi demander le report de la conférence internationale sur le climat qui doit se tenir à Paris à partir du 30 novembre. Il réunira à 12H00 les principaux responsables des Républicains.
A 15H00, François Hollande recevra ensemble dans la salle des fêtes du Palais le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), qui attend "les réponses d?une République debout", ainsi que les présidents des groupes parlementaires et les responsables de leurs partis, comme le Premier secrétaire du parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.
A partir de 17H00 viendra le tour des chefs de partis n?ayant pas de groupe parlementaire: François Bayrou (MoDem), qui attend des changements pour s'adapter à la "nouvelle ère", puis Marine Le Pen (FN), pour qui "la France et les Français ne sont plus en sécurité", Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), et enfin Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), chacun séparément.
Entre ces divers rendez-vous, M. Hollande ne manquera pas de poursuivre ses échanges diplomatiques, et de se tenir informé des derniers développements de l'enquête sur les attentats et la recherche d'éventuels complices aux sept kamikazes morts. Six membres de l'entourage familial de l'un d'eux, un Français de 29 ans, ont été placés en garde à vue.
- "L'unité et le rassemblement" -
Pour sa part, le Premier ministre, Manuel Valls, s'est rendu en milieu de matinée à la cellule de crise au Quai d'Orsay, où se trouve le centre d'appels pour les familles des victimes. Il pourrait ensuite aller près de l'Ecole militaire dans le lieu d'accueil des familles.
François Hollande avait rencontré de la même manière les dirigeants politiques après l'attentat de janvier contre Charlie Hebdo. Après les attaques perpétrées vendredi soir à Paris, qui ont fait au moins 129 morts et 352 blessés, le président a décidé de monter d'un cran et s'adresser dès lundi - procédure exceptionnelle - aux deux chambres du Parlement réunies en Congrès, au château de Versailles.
Cette allocution servira à "indiquer les différentes décisions qui devront être prises pour assurer la sécurité des Français", selon le président de l'Assemblée, Claude Bartolone (PS), qui présidera ce Congrès.
Le Premier ministre, pour qui la France est "en guerre" pour "détruire" son "ennemi", l'organisation Etat islamique, voit dans la réunion du Congrès, qui n'a pas été contestée, "l'unité et le rassemblement" des politiques.
L'exécutif pourrait demander "dans les jours qui viennent, le prolongement () de l'état d'urgence" au-delà des douze jours décrétés lors d'un Conseil des ministres vendredi soir, a indiqué Manuel Valls. Cette prorogation ne peut être autorisée que par une loi, votée par le Parlement, qui en fixe sa durée définitive.
Autre rendez-vous à venir: le 25 novembre, vote à l'Assemblée et au Sénat sur la prolongation de l?engagement français en Syrie. M. Valls a promis une "réponse française" au "même niveau que cette attaque" à Paris. Se pose la question d'une intervention française au-delà de la participation aux raids de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l'EI.
Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20, réunis ce dimanche à Antalya en Turquie pour un sommet dont l'ordre du jour a été bouleversé, vont tenter d'envoyer un message d'unité contre la terreur jihadiste après les attentats qui ont frappé la France, malgré de profondes divergences sur la Syrie et le sort à réserver à son président Bachar al-Assad notamment.
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