La démocrate Hillary Clinton a appelé samedi à la destruction du groupe Etat islamique mais assuré aux musulmans que les Etats-Unis n'étaient pas en guerre contre leur religion, lors d'un débat où les attentats de Paris ont figuré en première place.
Les trois candidats aux primaires démocrates pour la présidentielle de novembre 2016 - Hillary Clinton, le sénateur Bernie Sanders et l'ancien gouverneur du Maryland Martin O'Malley - devaient initialement évoquer les sujets économiques samedi à Des Moines, dans l'Etat stratégique de l'Iowa, pour leur deuxième débat des primaires.
Mais les attentats de vendredi, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), ont bouleversé le programme, et les questions minées de sécurité nationale, de terrorisme et de crise des réfugiés ont monopolisé la première demi-heure du débat de deux heures, organisé par la chaîne CBS. Une minute de silence en mémoire des victimes a ouvert l'émission.
Comme le président Barack Obama, la favorite de l'investiture a refusé de parler d'"islam radical", la terminologie préférée des républicains.
"Nous ne sommes pas en guerre contre l'islam", a-t-elle déclaré. "Nous sommes en guerre contre l'extrémisme violent, nous sommes en guerre contre ceux qui utilisent leur religion dans un but de pouvoir et d'oppression".
"Nous devons être résolus pour unir le monde et détruire l'idéologie jihadiste radicale qui anime des organisations comme l'EI, un groupe terroriste violent, barbare, sans pitié", a aussi dit Hillary Clinton, première secrétaire d'Etat de Barack Obama (2009-2013). "Mais cela ne peut pas être un combat américain, bien que le leadership américain soit essentiel".
Son principal rival, le "socialiste démocrate" Bernie Sanders, a répliqué que les Etats-Unis avaient une part de responsabilité dans la naissance de l'EI, à cause de l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Une attaque directe contre Hillary Clinton qui avait voté pour autoriser le président George W. Bush à user de la force contre l'Irak de Saddam Hussein.
"L'invasion désastreuse de l'Irak, à laquelle j'étais fermement opposé, a complètement déstabilisé la région et conduit à la montée d'Al Qaïda et de l'EI", a déclaré Bernie Sanders.
- Prudence sur les réfugiés -
Le sénateur Sanders, qui a séduit l'aile gauche du parti démocrate mais reste largement devancé par Mme Clinton dans les sondages des électeurs démocrates, a estimé que la menace numéro une contre la sécurité nationale des Etats-Unis restait le réchauffement climatique.
"La croissance du terrorisme est directement liée au changement climatique", a-t-il dit.
Les trois candidats sur scène se sont redits favorables à l'accueil de réfugiés fuyant le conflit syrien, mais ont insisté sur les précautions à prendre pour empêcher d'éventuelles infiltrations extrémistes.
Le thème des réfugiés agite la campagne présidentielle depuis vendredi, plusieurs républicains appelant à l'arrêt des arrivées, qui se font par ailleurs en ce moment au compte-gouttes.
Hillary Clinton souhaite que 65.000 réfugiés arrivent aux Etats-Unis, au lieu des 10.000 annoncés par l'administration Obama, "mais seulement si nous avons un processus de vérification et de contrôle".
"Je ne veux pas que, d'aucune façon, nous fassions entrer par inadvertance des gens qui veulent nous faire du mal", a pris soin de préciser la démocrate.
Les liens d'Hillary Clinton avec Wall Street ont plus tard provoqué l'échange le plus vif du débat, par ailleurs fort civil.
Bernie Sanders a rappelé qu'elle avait reçu dans sa longue carrière politique, et notamment de sénatrice de New York, des millions de dollars de dons de la part de banquiers.
"Ne soyons pas naïfs", a-t-il dit. "Ils s'attendent à recevoir quelque chose en échange".
"Attendez une minute, il a utilisé sa réponse pour porter atteinte à mon intégrité", a répondu Hillary Clinton, qui s'est ensuite défendue maladroitement en citant le 11-Septembre et ses efforts pour aider à la relance du quartier du World Trade Center de Manhattan, où se situe Wall Street.
"Wall Street a un énorme pouvoir économique et politique. Leur modèle économique, c'est la cupidité et la fraude", a lâché Bernie Sanders.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.