Les dirigeants des pays les plus riches de la planète se réunissent dimanche en Turquie dans l'obligation d'afficher un front uni contre la terreur jihadiste, deux jours après les attentats qui ont frappé la France, malgré leurs divergences sur la Syrie.
Avec la guerre en Syrie, la crise des migrants ou le climat, le menu du rendez-vous annuel des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 était déjà chargé. La vague d'attaques revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) qui a fait au moins 129 morts vendredi soir dans les rues de Paris l'a encore un peu plus alourdi.
Avant de débarquer dans la station balnéaire d'Antalya (sud), tous les protagonistes du sommet l'ont condamnée et ont présenté leurs condoléances à leur homologue français François Hollande, contraint d'annuler son voyage.
Les discussions en Turquie auront "un accent très particulier sur le terrorisme", a-t-on indiqué de source française.
Le président américain Barack Obama a dénoncé "une attaque contre toute l'humanité", le Kremlin des "assassinats inhumains" et la Chine s'est dite "profondément choquée".
L'Allemande Angela Merkel ou le Britannique David Cameron ont eux promis leur aide dans "le combat contre le terrorisme".
Réunis samedi à Vienne pour des pourparlers sur la Syrie, les mêmes pays ont tous souligné leur volonté de "coordonner la lutte internationale contre le terrorisme", selon le mot du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Mais ces déclarations d'intention cachent mal les divergences qui séparent toujours les grandes puissances sur une solution à la guerre en Syrie, qui a fait plus de 250.000 morts depuis quatre ans et demi et constitue le terreau des mouvements jihadistes.
Sous la pression des attentats de Paris, la rencontre de Vienne a accouché samedi d'un "calendrier concret" prévoyant la formation d'un gouvernement de transition dans six mois et l'organisation d'élections d'ici dix-huit mois.
Mais, comme l'a rappelé le secrétaire d'Etat américain John Kerry, des "divergences" demeurent sur le sort à réserver à M. Assad.
La Russie, qui intervient militairement aux côtés des troupes du régime depuis plus d'un mois, et l'Iran continuent à le soutenir contre vents et marées, alors que les Etats-Unis, les Européens et les pays arabes exigent son retrait immédiat.
Dans ce climat, les retrouvailles des Occidentaux avec le Russe Vladimir Poutine à Antalya s'annoncent glaciales. Aucun entretien bilatéral n'est prévu entre le numéro 1 russe et M. Obama.
Deux semaines après son triomphe aux législatives,
Recep Tayyip Erdogan entend lui profiter du sommet pour réaffirmer le rôle de partenaire incontournable de son pays.
- Bras de fer sur les migrants -
Le chef de l'Etat turc a ainsi remis sur la table son idée de "zone sécurisée" dans le nord de la Syrie pour accueillir déplacés et réfugiés. Ses alliés l'ont jusque-là toujours refusé.
Ankara espère plus sur le dossier de la crise migratoire.
Confrontée à un afflux de migrants, majoritairement syriens, depuis le printemps, l'Union européenne (UE) tente de convaincre la Turquie, qui en accueille 2,2 millions, et les autres pays limitrophes de les retenir, en échange d'une aide financière.
M. Erdogan fait monter les enchères et a d'ores et déjà annoncé qu'il attendait "plus de soutien" de ses alliés. Mais les échanges sur ce thème s'annoncent rudes, quelques jours après un rapport européen au vitriol qui a dénoncé les "graves reculs" de l'Etat de droit en Turquie.
A deux semaines de la conférence de l'ONU sur le climat à Paris, le G20 sera aussi l'occasion de resserrer une dernière fois les boulons en vue d'un accord pour la réduction des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, et son financement.
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