Caen, ceux qui traquent et détruisent principalement les vestiges meurtriers de la dernière guerre sont en permanence sur le qui-vive. Le 17 avril, ils sont à nouveau intervenus, cette fois-ci à Colombelles et Fleury-sur-Orne, pour désarmorcer deux bombes : l’une américaine de 222 kg, l’autre britannique de 463 kg. "Le centre interdépartemental de Caen rayonne sur le Calvados, la Manche, l’Orne, la Sarthe et la Mayenne", précise Olivier, son patron. Lorsque ses hommes n’interviennent pas sur des opérations spectaculaires, celles qui nécessitent l’évacuation de la population, ils assurent dans l’ombre leur mission : le ramassage et la destruction de munitions. "C’est un travail de tous les jours et qui se fait de façon assez discrète".
1 000 appels par an
Le jour de notre reportage, un habitant d’Asnelles, près de Bayeux, a fait appel au centre après avoir découvert une mine de 7 à 8 cm d’épaisseur dans son jardin. Des exemples comme celui-ci se présentent quotidiennement. "Le premier travail du démineur, c’est de savoir si la munition est dangereuse ou non, transportable ou pas. Si elle ne l’est pas, il faut qu’il trouve les moyens de la neutraliser sur place", indique Olivier. Dans le cas contraire, la munition est transportée, stockée, enfouie puis détruite sur des terrains militaires (le Calvados n’en possède pas).
"Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Nous connaissons la méthode. Nous connaissons les risques. Nous essayons d’en prendre le moins possible", témoigne Christophe. Ce démineur, comme ces collègues, est en mesure d’identifier des centaines d’engins explosifs. Il ne les connaît cependant pas tous par c½ur. "Ce n’est pas souhaitable. Le démineur doit toujours garder un petit doute", souligne Olivier pour qui le déminage est une vraie vocation. "Ce n’est pas une passion. Ce serait dangereux. Le démineur doit savoir prendre le temps de la réflexion. Mais aussi savoir prendre une décision".
, témoigne Christophe. Ce démineur, comme ces collègues, est en mesure d’identifier des centaines d’engins explosifs. Il ne les connaît cependant pas tous par c½ur. souligne Olivier pour qui le déminage est une vraie vocation. .Face à la pression et aux dangers de leur activité, les démineurs caennais se montrent soudés. "Le cursus du démineur tient du compagnonnage", précise Olivier. Toujours à deux, ils veillent l’un sur l’autre.
"Ma règle ? J’assure la sécurité de mon collègue, donc celle de la population et forcément quelque part la mienne. Notre objectif est de neutraliser la bombe mais aussi d’évacuer la population le moins longtemps possible".
.Dans leur mission, les démineurs caennais font également de la prévention. Dans leur viseur figurent les entreprises de terrassement, premières "victimes" d’une terre de combats intenses. "Les munitions au phosphore s’enflamment au contact de l’air. Le bon réflexe, si une pelleteuse en met une à jour, est de la recouvrir immédiatement de terre", explique Olivier.
Chaque année, le PC opérationnel du centre de déminage reçoit en moyenne un millier de demandes. L’équivalent de dix à vingt tonnes de munitions à neutraliser...
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