Huit assaillants sont morts, dont sept en se faisant exploser, dans cette série d'attentats perpétrés à Paris dans la salle de concerts du Bataclan, dans plusieurs rues du coeur de la capitale, et près du Stade de France.
Au Bataclan, théâtre de l'attaque la plus sanglante avec un bilan provisoire de 82 morts, "on entendait hurler, tout le monde essayait de fuir, les gens se piétinaient C'était l'enfer", ont relaté des témoins.
L'ampleur de cette tragédie a semé l'effroi dans la capitale, à un peu plus de deux semaines de l'ouverture de la conférence sur le climat (COP21) au Bourget, au nord de Paris, où sont attendus des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement.
Au total, au moins 120 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées, dont 80 grièvement, selon une source proche de l'enquête.
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste sur ces attaques, les plus meurtrières en Europe occidentale de ces quarante dernières années après les attentats de Madrid en mars 2004. L'enquête devra établir s'il y a encore "des complices ou coauteurs dans la nature", a dit le procureur de Paris François Molins.
"Cette fois, c'est la guerre", titre samedi le quotidien Le Parisien, dix mois après une précédente vague d'attentats à Paris qui avaient suscité une réaction inédite avec des manifestations contre le terrorisme réunissant plusieurs millions de personnes en France.
Quatre des assaillants sont morts au Bataclan, dont trois en actionnant une ceinture d'explosifs, le dernier étant tué lors de l'assaut des forces de l'ordre. Au Stade de France, trois kamikazes sont morts, et un autre boulevard Voltaire.
Au Bataclan, l'assaut a été décidé "très vite parce qu'ils tuaient tout le monde", a confié une source proche de l'enquête. Les auteurs de cette attaque ont invoqué l'intervention française en Syrie pour justifier leur action, a relaté un témoin à l'AFP.
Samedi un peu avant l'aube, des équipes de la police scientifique s'affairaient devant l'établissement, près de corps recouverts de draps blancs.
François Hollande s'est rapidement rendu au Bataclan, où il a affirmé que "le combat serait impitoyable" contre "la barbarie".
Auparavant, dans une allocution télévisée, le chef de l'Etat avait déclaré l'état d'urgence dès samedi 00h00 "sur le territoire métropolitain et en Corse", d'après le décret daté de samedi paru au JO.
"C'est une horreur", "des attaques terroristes sans précédent", a-t-il lancé. L'Elysée a annoncé la mobilisation de "1.500 militaires supplémentaires" et le renforcement des contrôles aux frontières.
"Terrasses balayées à la mitraillette"
En tout, six attaques quasi simultanées ont été menées dans autant de sites, principalement dans les Xe et XIe arrondissements, avec de lourds bilans - toujours provisoires - en particulier rue de Charonne (19 morts) et rue Alibert (au moins 12 morts).
Les "assassins" ont "balayé avec des mitraillettes plusieurs terrasses de café", a déclaré le préfet de police, Michel Cadot.
Les autorités ont immédiatement recommandé aux Parisiens d'éviter de sortir sauf nécessité absolue et les hôpitaux ont déclenché leur plan d'urgence.
Au moins trois explosions ont retenti aux alentours du Stade de France vendredi vers 21h20 pendant que 80.000 personnes dont François Hollande, assistaient au match amical de football France-Allemagne. Le public a été d'abord confiné puis évacué à la fin du match.
Au Bataclan, où avait lieu un concert de metal, "ils ont tiré en plein dans la foule en criant +Allah Akbar+", a rapporté un témoin sur France Info. "Je les ai clairement entendus dire aux otages +c'est la faute de Hollande, c'est la faute de votre président, il n'a pas à intervenir en Syrie+", a rapporté à l'AFP Pierre Janaszak, 35 ans, animateur radio et TV.
Un autre survivant a dit à l'AFP d'un des assaillants qu'il ressemblait "à M. Tout-le-monde avec une kalachnikov".
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