Dans un pays laissé en ruines par la junte, avec un système d'éducation et de santé en lambeaux, les défis qui attendent Aung San Suu Kyi sont considérables. D'autant plus qu'il lui faudra gérer les relations avec les militaires qui vont conserver un poids prépondérant.
- Mettre en place le président de son choix
La première étape du nouveau Parlement, qui ne devrait se réunir qu'en février ou mars, sera de choisir le prochain président.
Aung San Suu Kyi ne pourra pas se présenter en raison d'un article de la Constitution qui bloque l'accès à la fonction suprême aux personnes ayant des enfants de nationalité étrangère. Or ses deux enfants sont britanniques.
Mais elle a indiqué qu'elle entendait bien être la chef de file du gouvernement si la LND l'emporte. Et n'a pas renoncé à faire changer la Constitution un jour.
Son parti, assuré de pouvoir imposer son candidat à la présidence en raison de sa majorité absolue, n'a pas révélé le nom de sa doublure.
- Lancer des réformes sociales très attendues
La Ligue nationale pour la démocratie a nommé l'éducation et la santé parmi ses priorités une fois au pouvoir.
Le pays reste l'un des plus mauvais élèves au niveau mondial en termes de budget consacré à ses deux secteurs.
Plus d'un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté et 70% du pays n'a pas l'électricité.
"Nous construirons des infrastructures de base efficaces, notamment dans les transports et fournirons un accès à l'électricité", dit le Manifeste de campagne de la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
- Réformer l'économie
Le pays, sorti exsangue de ses décennies d'une junte adepte de "voie birmane vers le socialisme", se retrouve aujourd'hui au 4e rang des pays connaissant la plus forte croissance au monde, selon la Banque mondiale.
Selon celle-ci, en 2014-2015 la croissance a atteint plus de 8%, mais le produit intérieur brut par habitant reste toutefois l'un des plus bas d'Asie du sud-est.
L'économie, qu'Aung San Suu Kyi veut rendre transparente, reste dominée par des hommes d'affaires controversés ayant conservé des liens avec l'ancien régime.
- Réussir à man?uvrer avec les militaires
Les héritiers de l'ancien régime resteront une force politique cruciale dans le pays grâce aux 25% de députés militaires. Une prérogative héritée de la junte qui empêchera Aung San Suu Kyi de modifier la Constitution sans le soutien d'une partie de ces députés militaires.
Le chef de l'armée conservera en outre le pouvoir de nommer certains ministres clés comme celui de l'Intérieur et de la Défense.
- Régler les conflits ethniques armés
Aung San Suu Kyi aura besoin là aussi du soutien des militaires pour avancer sur certains dossiers clés comme les conflits ethniques armés qui se poursuivent depuis des décennies dans plusieurs régions.
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