Après un pic à l'été, l'économie française a continué de créer des emplois au troisième trimestre dans le secteur marchand (+14.900, +0,1%), tirée par les services et l'intérim, selon une estimation de l'Insee publiée vendredi.
Cette deuxième hausse consécutive permet au secteur marchand, qui emploie au total 15,9 millions de personnes, de repasser dans le vert sur un an, avec 49.200 créations de postes (+0,3%).
"Ces résultats sont d?ores et déjà le signe que le mouvement de reprise engagé depuis le début de l?année se confirme et que les dispositifs que nous avons mis en ?uvre sont efficaces", s'est félicitée la ministre du Travail Myriam El Khomri dans un communiqué.
Entre juillet et septembre, l'emploi a profité du regain de forme dans l'intérim (+17.600, +3,2%). Ce secteur, considéré comme précurseur des tendances sur le marché de l'emploi, a retrouvé ses effectifs de début 2012.
Le reste du secteur tertiaire, quant à lui, a gagné 20.200 postes (+0,2%), enregistrant un quatrième trimestre consécutif d'augmentation.
Ces hausses ont plus que compensé les baisses constatées dans l'industrie (-12.800, -0,4%) et dans la construction (-10.000, -0,8%), deux secteurs durablement sinistrés. Les usines n'ont plus créé de postes depuis début 2001 et ont perdu, en 15 ans, un quart de leurs effectifs. De son côté, le bâtiment a détruit plus de 190.000 postes depuis 2008.
Sur un an, le secteur marchand connaît la même évolution qu'aux deux derniers trimestres: l'intérim (+51.500) et les services hors intérim (+83.600) tirent les créations d'emplois, tandis que l'industrie (-39.400) et la construction (-46.500) chutent.
Les résultats du troisième trimestre ne sont pas une surprise. Dans son dernier point de conjoncture publié début octobre, l'Insee tablait sur 24.000 créations d'emplois marchands sur l'ensemble du second semestre.
Au même troisième trimestre, le nombre de demandeurs d'emplois inscrits sur les listes de Pôle emploi a légèrement baissé: l'opérateur a vu partir 6.600 chômeurs en France entière et il recensait, fin septembre, 3,81 millions de demandeurs d'emploi sans aucune activité.
Ces bons indicateurs coïncident avec une reprise de l'activité entre juillet et septembre (+0,3%). Sur l'ensemble de l'année 2015, la croissance "sera au minimum de 1,1%", a annoncé à l'AFP Michel Sapin, le ministre des Finances.
Il a toutefois admis qu'il faudrait "une croissance plus forte" pour "faire baisser le chômage". L'Insee ne s'attend qu'à une stabilisation du taux de chômage d'ici à la fin de l'année, à 10,0% en métropole et à 10,3% en France entière.
La plupart des économistes estiment qu'en-dessous de 1,5% de croissance, les créations d'emploi ne sont pas suffisantes pour absorber l'augmentation de la population active. Le gouvernement prévoit d'atteindre ce seuil en 2016.
C'est justement l'échéance fixée par François Hollande sur le front de l'emploi. Sans baisse "crédible" du chômage l'année prochaine, le président ne briguera pas de second mandat, assure-t-il.
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