L'armée américaine a mené jeudi soir un raid aérien dans l'est de la Syrie visant "Jihadi John", un Britannique du groupe jihadiste Etat islamique (EI) visible sur des vidéos exécutant des otages occidentaux.
Un porte-parole du Pentagone, Peter Cook, a indiqué ne pas savoir si Mohammed Emwazi, de son vrai nom, avait été tué. "Nous évaluons les résultats de l'opération de cette nuit et fournirons des informations supplémentaires de manière appropriée", a-t-il dit.
Selon le Pentagone, le bombardement a eu lieu à Raqa, capitale de facto de l'organisation extrémiste sunnite qui occupe la moitié du territoire syrien.
La chaîne d'information CNN et le quotidien Washington Post, citant des responsables américains, affirment que la frappe provenait d'un drone et que la cible avait été repérée il y a plusieurs jours par le renseignement américain.
Vendredi, Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), a indiqué que jeudi peu avant minuit "un appareil a visé une voiture circulant dans le centre de Raqa, tuant ses quatre passagers dont un important membre britannique de l'EI".
Mais il n'a pas été en mesure de dire dans l'immédiat s'il s'agissait du bourreau de l'EI, une organisation responsable d'atrocités et forte de dizaines de milliers de combattants dont de nombreux étrangers.
A Londres, un porte-parole de Downing Street, a annoncé une déclaration du Premier ministre David Cameron plus tard vendredi. "Nous travaillons main dans la main avec les Américains pour défaire l'EI et traquer ceux qui assassinent des otages. Traquer ces assassins brutaux sont une priorité".
- Le bourreau au visage masqué -
Selon le communiqué de la Défense américaine, "Emwazi, un citoyen britannique, a pris part aux vidéos montrant les meurtres des journalistes américains Steven Sotloff et James Foley, du travailleur humanitaire américain Abdel-Rahman Kassig, des humanitaires britanniques David Haines et Alan Henning, du journaliste japonais Kenji Goto et d'un certain nombre d'autres otages".
Mohammed Emwazi, un programmeur informatique de Londres, est né au Koweït en 1988 d'une famille apatride d'origine irakienne. Ses parents avaient déménagé en Grande-Bretagne en 1993, après avoir perdu tout espoir d'obtenir la nationalité koweïtienne.
La frappe intervient au moment où l'armée américaine apporte un soutien aérien à une offensive majeure des peshmergas kurdes contre l'EI sur le mont Sinjar, dans le nord de l'Irak, près de la frontière syrienne, et à la veille d'une réunion internationale samedi à Vienne sur les perspectives de transition politique en Syrie.
L'EI contrôle de vastes territoires en Syrie, déchirée depuis 2011 par un conflit de plus en plus complexe qui a fait plus de 250.000 morts, et en Irak. Mais le groupe jihadiste semble reculer dernièrement, attaqué dans les deux pays par les armées nationales et pilonné par les aviations russe (en Syrie) et de la coalition internationale menée par les Etats-Unis (en Syrie et en Irak).
"Jihadi John" était devenu l'incarnation de la cruauté du groupe EI, visible dans plusieurs vidéos de décapitations de prisonniers occidentaux, toujours vêtu de noir, masqué et couteau à la main.
- "Sadique, impitoyable" -
L'homme est apparu sur des images de propagande macabre au côté de captifs américains, britanniques et japonais en combinaison orange, juste avant leur exécution, proférant avec un accent britannique des menaces à l'encontre des gouvernements concernés. Seuls ses yeux étaient visibles.
Il était apparu pour la première fois dans une vidéo en août 2014 montrant la décapitation de James Foley, un journaliste indépendant de 40 ans porté disparu en Syrie depuis novembre 2012. La vidéo avait suscité des condamnations dans le monde entier.
Deux semaines plus tard, un autre otage américain, Steven Sotloff, subissait le même sort des mains du tueur.
Il figurait aussi à l'image lors des décapitations du travailleur humanitaire britannique David Haines, du chauffeur de taxi de Manchester Alan Henning, de l'américain Peter Kassig, et des otages japonais Haruna Yukawa puis Kenji Goto.
Les témoignages sur Mohammed Emwazi retracent l'itinéraire d'un jeune Londonien d'origine koweïtienne sans problème, fan de football et de jeux vidéo, jusqu'à sa radicalisation pour devenir un tueur décrit comme "froid, sadique et
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.