Plus de 40 personnes ont péri jeudi dans un double attentat suicide dans un fief du Hezbollah au sud de Beyrouth, l'attaque la plus sanglante contre un bastion de ce mouvement libanais depuis son implication dans la guerre en Syrie voisine.
L'attaque a également fait 181 blessés, selon un bilan provisoire de la Croix-Rouge libanaise. Le ministre de la Santé Waël Abou Faour a fait état de plus de 200 blessés, dont "beaucoup dans un état critique".
Jeudi en fin d'après-midi, deux hommes à pied ont fait détoner leurs ceintures explosives dans une rue commerçante bondée du quartier de Bourj al-Barajné. L'armée a affirmé avoir trouvé "mort" un troisième "terroriste" qui n'a pas pu faire exploser sa ceinture.
Le photographe de l'AFP a vu des corps ensanglantés dans des magasins pulvérisés et des flaques de sang au milieu de voitures détruites. Des secouristes et des civils transportaient des blessés.
Les forces de sécurité tentaient de boucler la rue où se trouvent de nombreux magasins et étals dans la rue.
"Nous avons des dizaines de blessés et cela continue d'arriver", a affirmé à l'AFP un médecin de l'hôpital Bahman, à Haret Hreik, un quartier chiite voisin.
Selon la Croix-Rouge libanaise, 41 personnes ont péri dans l'attaque, alors que le bilan ne cessait de s'alourdir.
Il s'agit du premier attentat contre un fief du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth depuis juin 2014, lorsqu'un agent de sécurité avait été tué en empêchant une attaque. Auparavant, une série d'attaques avaient endeuillé des fiefs du Hezbollah à travers le pays.
- 'La fin du monde' ! -
"Je venais d'arriver dans la rue quand l'explosion a eu lieu. J'ai transporté moi-même trois femmes et un de mes amis morts" dans les attaques, a dit Zein al-Abdine Khaddam à une télévision locale.
Un autre témoin, qui n'a pas donné son nom, a lancé: "quand la seconde explosion s'est produite, j'ai cru que c'était la fin du monde".
Le Premier ministre Tammam Salam a annoncé une journée de deuil national vendredi après l'attentat qui n'a pas été revendiqué dans l'immédiat.
Entre juillet 2013 et février 2014, il y a eu neuf attaques contre les fiefs du Hezbollah ou des régions fidèles à ce mouvement, la plupart revendiquées par des groupes extrémistes sunnites.
Ceux-ci avaient présenté leurs attaques comme une "vengeance" à la décision du Hezbollah d'envoyer des milliers de ses hommes combattre en Syrie au côté du régime de Bachar al-Assad contre les rebelles et les jihadistes, en grande majorité des sunnites.
Il y a moins d'un mois, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a de nouveau défendu son implication auprès du régime Assad, son allié, en parlant d'"une bataille essentielle et décisive".
La présence du Hezbollah en Syrie "est plus importante que jamais --qualitativement, quantitativement et en matière d'équipement", a-t-il ajouté.
"Sans la persévérance au sol face à Daech et ses alliés qu'en serait-il de la région aujourd'hui, en Irak, en Syrie et au Liban?", a-t-il poursuivi, utilisant l'acronyme arabe pour désigner le groupe jihadiste Etat islamique en Syrie.
Le chef du Hezbollah a toutefois reconnu que le combat en Syrie "risqu(ait) d'être long", mais affirmé qu'il était nécessaire pour "protéger ces pays et la région".
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