Le tribunal de grande instance (TGI) de Nantes a autorisé jeudi la communication de l'état civil complet du président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, à une héritière de l'ex-président Omar Bongo Ondimba, a annoncé l'avocat de cette dernière à l'AFP.
Me Eric Moutet a salué une décision "énorme", "juridiquement inattaquable", même si elle est "diplomatiquement complexe", l'acte de naissance du président gabonais étant au c?ur d'une vive controverse à Libreville, ses détracteurs l'accusant d'avoir menti sur ses origines, ce qui pourrait l'empêcher de briguer un nouveau mandat en 2016.
La constitution de ce pays stipule qu'il faut être né gabonais pour briguer la présidence.
Onaida Maisha Bongo Ondimba, 25 ans, fille du défunt président, avait saisi la justice en référé pour que lui soit communiqué ce document, archivé au service central d'état civil du ministère des Affaires étrangères, à Nantes.
Cette saisine faisait suite à un refus du procureur de la République de Nantes de lui divulguer la copie intégrale de l'acte de naissance de l'actuel chef de l'État gabonais Ali Bongo, le seul parmi les 54 héritiers déclarés d'Omar Bongo à ne pas avoir produit ce document.
Le 22 octobre, le représentant du ministère public avait requis le rejet de la demande, "juridiquement recevable, mais mal fondée", selon lui.
Mais, dans son ordonnance dont l'AFP a obtenu copie, le magistrat estime que la demanderesse, dont le lien de filiation avec Omar Bongo est "prouvé", a un "droit d'accès" à ce document.
Les renseignements obtenus "pourraient lui permettre soit de lever le doute, soit de contester la part de son frère dans la succession", est-il poursuivi dans l'ordonnance.
Cette décision, "hyper motivée", est "intellectuellement très courageuse de la part du magistrat", dans un contexte où "il aurait pu botter en touche", a noté Me Eric Moutet.
La polémique sur les origines d'Ali Bongo avait été relancée après la publication d'un livre du journaliste français Pierre Péan, "Nouvelles affaires africaines", qui affirme que le président gabonais a falsifié son acte de naissance et serait en fait un enfant nigérian adopté pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 1960. Cette thèse a été vigoureusement démentie par la présidence gabonaise qui a porté plainte contre le journaliste.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.