Plus d'une cinquantaine de pays européens et africains ont entamé mercredi soir à La Valette un sommet dans l'espoir de trouver des réponses communes à la crise migratoire qui déstabilise l'Europe, mais affecte aussi l'Afrique.
"Nous devons nous unir, tant les pays d'origine que les pays de destination", a déclaré à l'ouverture de ce sommet entre leaders des deux continents, le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, qualifiant la réunion d'"occasion sans précédent de travailler ensemble".
Les pays africains et européens "ont des intérêts communs" à tenter d'endiguer les flux de migrants, a fait valoir le chef de l'exécutif de l'Union européenne, Jean-Claude Juncker, à son arrivée.
L'UE doit aider l'Afrique et "les Africains doivent nous aider à limiter le flux de migrants ou peut-être à le stopper", a-t-il estimé.
"L'Europe et l'Afrique ne peuvent pas s'ignorer", a déclaré devant ses pairs le président du Sénégal Macky Sall, également dirigeant en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
"Ensemble, refusons la stigmatisation, la politique des barricades et le repli sur soi", a-t-il lancé.
Une position largement reprise par tous ces dirigeants. "La seule façon de gérer ce phénomène est de le faire ensemble", a ainsi souligné la chef de la diplomatie européenne, l'Italienne Federica Mogherini.
Le Fonds pour l'Afrique, d'un montant de 1,8 milliard d'euros et qui doit être lancé à Malte, est "l'un des instruments" nécessaires, "mais il ne s'agit pas seulement d'argent", a-t-elle fait valoir.
"Ce fonds ne peut pas couvrir tous les besoins car les besoins sont énormes", a souligné le président nigérien, Issoufou Mahamadou.
"Il faut un traitement équitable entre migrants du sud et migrants d'ailleurs", a insisté devant la presse à son arrivée au sommet son homologue sénégalais.
La réadmission de migrants irréguliers africains renvoyés d'Europe, que l'UE souhaite accélérer, "est un sujet difficile", a-t-il reconnu, évoquant des migrants qui "ont bravé la mort, dans des conditions épouvantables". La réadmission "dépend aussi des conditions qui seront mises place", a renchéri son homologue nigérien.
Pour "ceux qui sont déjà en Europe, on devrait avoir une discussion franche, voir ceux qui peuvent être régularisés", a plaidé le président sénégalais.
Le plan d'action auquel doit aboutir le sommet "va combattre la migration illégale et faire plus pour donner davantage de possibilités légales de commencer à travailler en Europe", a promis de son côté la chancelière allemande Angela Merkel.
"Nous devons tendre la main à l'Afrique", a renchéri le président français François Hollande. Mais il faut aussi lui "demander un certain nombre de réponses en termes sécuritaires parce que nous ne pouvons pas accepter qu'en Libye, au Niger il y ait des trafiquants qui utilisent la détresse pour favoriser des migrations qui se terminent par des impasses voire même par des drames".
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